Un cadavre dans la piscine

Un cadavre dans la piscine

Legimi

Pour quels motifs a-t-on assassiné une ancienne infirmière de l'OAS à Saint-Martin-de-Ré ? Julienne de Boissac, ancienne infirmière de l'OAS, est retrouvée pendue dans la piscine de Saint-Martin­de-Ré. Qui a bien pu l'accrocher au porte-manteau de la cabine de bain ? L'ancien commando qui l'accuse d'avoir assassiné ses parents lors de la bataille d'Alger ? L'ancien troufion, traumatisé dans son corps et dans son âme après avoir reconnu Julienne ayant voulu le tuer à bout portant lors de l'attaque de la Banque d'Oran ? Ou bien un de ces vilains loulous qui cherchent à récupérer les lingots disparus lors du hold-up ? L'adjudant-chef de la brigade de Saint-Martin aura bien du mal à faire la lumière sur cette affaire dans laquelle surgissent des faits vieux de plusieurs décennies. Plongez-vous dans une roman policier régional dont l'enquêteur explore, non sans se mouiller, le sombre passé des personnages. EXTRAIT Un peu à l’écart, un homme d’une cinquantaine d’années, le sommet du crâne lisse comme une boule de billard, souligné par une petite bande de cheveux noir L’Oréal et le visage glabre, semblait ignorer totalement aussi bien les petits vieux que les plus jeunes, tout au plaisir de se faire masser, par les jets qui jaillissaient de la paroi de la piscine, les nombreux plis de son ventre d’ancien obèse. Pourtant, en l’observant discrètement, l’adjudant Vallaud s’aperçut qu’il matait toute la gent féminine qui batifolait autour de lui : de sept à soixante-dix-sept ans. « Ce doit être un vieux vicelard », pensa-t-il. « Qui c’est, ce mec ? » se contenta-t-il de demander au jeune moniteur. Celui-ci fit une mimique qui exprima son ignorance. « Lui ? J’sais pas ! Ce que je peux dire, c’est qu’il vient régulièrement chaque semaine, mais il n’adresse la parole à personne. Il passe presque tout son temps à se faire masser le bas-ventre. D’après mon collègue, ce serait un ancien fonctionnaire des impôts. » « Peut-être un geste de sadique ? » se demanda l’adjudant en observant l’homme dont le petit œil brillant, sous ses sourcils broussailleux, ne lâchait pas une brave grand-mère, aux rondeurs débordantes, qui jouait avec sa petite-fille. « Peut-être qu’il a horreur des femmes maigres au point d’avoir accroché au porte-fringues Julienne de Boissac ? » se surprit-il à penser, toujours à la recherche d’un début d’enquête. En même temps que les jeunes parents, un homme, au corps presque aussi parfait que le David de Michel-Ange, était arrivé. Il venait se détendre dans l’eau à 28° après avoir parcouru 2 000 mètres dans la grande piscine dont la température ne dépassait pas 22°. Contrairement au David exposant sa splendide nudité dans un musée de Florence, il n’était pas de première jeunesse mais, devant sa carrure d’athlète quasi parfaite, instinctivement, l’adjudant rentra son ventre et gonfla le torse quand il vint s’accouder à côté de lui pour profiter des jets d’eau chaude. L’air toujours à moitié endormi, il l’observa du coin de l’œil. C’était vraiment un très bel homme. La tête, rien d’extraordinaire, avec son nez épaté, ses petits yeux marron, son front plat et son crâne dénudé sur le devant, mais alors, quel corps d’athlète ! « Je voudrais bien avoir son look dans dix ans », reconnut le gendarme, en palpant les bourrelets qui débordaient par-dessus son maillot. « Et lui ? Tu le connais, ce balèze ? » demanda-t-il discrètement au maître-nageur qui, le smartphone à l’oreille, roucoulait des mots d’amour à sa petite amie caissière à Décathlon. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Excellent petit policier qui se lit bien facilement. - meknes56, Babelio À PROPOS DE L'AUTEUR Robert Béné est originaire de l’île de Ré où il vit (Sainte-Marie). Auteur à succès, il est très attaché à sa terre d’origine et est déjà l’auteur d’une série de romans policiers intitulée Ré la Blanche.

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