N'oublie pas de mourir
Legimi
Comment être le père de ses enfants et devenir celui de son propre père ? Quand la maladie, insidieuse et sournoise, déplace les rapports entre les générations, fait disparaître peu à peu les souvenirs communs et la complicité, que signifie être le fils de quelqu'un ? Comment être le père de ses enfants et devenir celui de son propre père ? Par un cruel effet de miroir, le narrateur regarde son père dégringoler la pente de la vie, pendant que ses enfants la gravissent avec l'enthousiasme de la jeunesse. Avec une gravité, une tendresse et un humour qui évitent tout pathos, Bertrand Runtz saisit dans ce roman un moment particulier de l'existence d'une famille quand, sous le même toit, une génération s'efface peu à peu, et que la suivante prend sa place Découvrez un roman qui décrit, avec gravité, tendresse et humour, ce moment particulier de l'existence familiale pendant lequel une génération s'efface peu à peu pour laisser place à la suivante. EXTRAIT — Comment tu t’appelles, mon petit ? — Eugène, madame. — Et combien tu le vends ton muguet ? — Six sous le bouquet, madame, c’est moi qui l’ai ramassé dans la forêt. Il sent très bon ! Pas une bourgeoise, pour peu qu’elle s’arrête, qui ne reparte sans au moins ses cinq brins de muguet ; impossible de résister aux grands yeux limpides du « petit Eugène », à son franc sourire – et si poli avec ça ! Avant de s’éloigner, plus d’une se laisse même aller jusqu’à lui caresser la joue, attendrie. Mais pas seulement les bourgeoises : les petites bonnes aussi, les ouvrières, les maris autant que les amoureux… — Quelques années de plus et c’est toi que j’achèterais bien, mon petit gars ! le câline en gloussant la fromagère dont la réputation n’est plus à faire et tient au moins autant à l’opulente poitrine qu’elle arbore en devanture qu’à la qualité de ses produits… Les affaires marchent si fort qu’au cours de la matinée, il lui faut aller se réapprovisionner à la maison, dans la grande bassine en fer blanc remplie d’eau où il a laissé tremper le reste du muguet en attendant. À midi, comme il y a encore de quoi garnir un CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Alors quand un livre me donne toutes ses sensations, je ne peux que vous conseiller de le lire... Il est articulé autour de 26 chapitres, (26 éclats de vie, d'une vie), dont on ne ressort pas indemne. - Véronique Blandin Par ses mots vrais, simples et concrets, Bertrand Runtz a su trouver le ton juste pour évoquer ces deux passages quasi obligatoires : voir vieillir ses parents et grandir ses enfants, et se trouver en même temps au centre d'un triangle où l'on reste toujours l'enfant de ses parents et le parent de ses enfants sans être jamais vraiment prêt à assumer le rôle de parent de ses parents. N'oublie pas de mourir, un récit bouleversant et pourtant ô combien évident. - Les lectures de Martine À PROPOS DE L'AUTEUR Bertrand Runtz a travaillé dans l'animation. Photographe indépendant, il expose régulièrement (Musée d'Art Naïf de la Halle St Pierre à Paris, salon animalier du Jardin des Plantes au Muséum D'Histoire Naturelle, Cirque d'Hiver…). Consacrant une partie de son temps à l'écriture et à la sculpture sur papier, il propose dorénavant lors de ses expositions un univers complet autour du livre. Photographies accompagnées de textes, sculptures livres objets, lectures publiques, rencontres auprès des scolaires ainsi qu'animation d'ateliers d'écriture et d'ateliers de détournement d'objet (sculpture livre) Il a notamment travaillé avec l'Académie Fratellini, le théâtre du Samovar et l'association Tu connais la nouvelle ? Parrain en 2013/2014 d'un pôle de littérature sur la ville de Châteaudun, il anime des interventions en collège, centre de formation des apprentis de l'industrie ainsi qu'avec des adultes en centre de détention.
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