La Route des gitans
Legimi
Dans une Pologne exsangue et dévastée par la guerre, une Allemagne en proie aux bombardements alliés, où la délation est monnaie courante, Sara la petite danseuse gitane et Franz le déserteur sont pourchassés par la Gestapo. Relatant des faits réels, La Route des Gitans est l’histoire bouleversante de Franz et de Sara, l’histoire de leur fuite éperdue et d’une passion tragique. Les différents protagonistes de ce récit ont vraiment existé et Miguel Haler avec émotion nous livre ici leur « presque » testament. Issu de la culture des « Gens du voyage », Miguel Haler nous emporte dans cette époque déjà lointaine où les Gitans du nord de l’Europe parcouraient les routes dans des roulottes de bois tirées par des chevaux. Des Saintes-Maries-de-la-mer (lieu du fameux pèlerinage), jusqu’aux confins de la Prusse orientale, nous découvrons la Tribu du vieux Bolochka, avec ses coutumes, ses croyances, sa musique et sa façon de vivre au jour le jour. L’arrivée du nazisme en Allemagne va faire basculer dans l’horreur le destin de sarah et de sa famille, contrainte de fuir et de se cacher. Il existe peu de témoignage du « Génocide oublié ». Celui des Tziganes et des Gitans qui fut perpétré par le régime nazi entre 1938 et 1945. Ce livre nous en parle avec justesse et passion. Hommage rendu aux « Gens du voyage » et acte de mémoire, il décrit les errances, les peines mais aussi les joies de ces gens qui le plus souvent connurent une fin atroce. EXTRAIT Le tempo devient endiablé, saccadé… La gamine jette ses dernières forces dans des tourbillons et des entrechats invraisemblables. Le jeune violoniste fustige de son archet son instrument, délivrant mille notes éblouissantes tout en tournoyant avec la petite baladine… Puis, à bout de force, la petite Gitane s’écroule, les bras en croix, le dos sur la chaussée… Les pièces et les billets pleuvent sur elle. Le vieux Tzigane en profite pour ramasser ces oboles. Quand la gamine reprend ses esprits, elle se relève et scrute les alentours… Elle veut parler au jeune violoniste venu la rejoindre… Trop tard, l’ange blond a disparu, comme happé par la foule qui se disperse. Elle écarquille ses yeux, s’évertue à le trouver, mais il s’est évaporé, dissout… Elle est très déçue. Le vieux Tzigane se dépêche d’enfouir dans sa poche la recette éparpillée. Accroupi, il cherche entre les pavés. Tandis qu’il ramasse les dernières pièces, une terrible douleur le bloque… Le talon d’une botte lui écrase brutalement la paume de la main droite sur le sol. Il n’a pas le temps de se retourner que deux hommes, coiffés d’une casquette haute, dans l’uniforme brun de SA, l’arme au ceinturon, l’empoignent puis le molestent sous les yeux effarés de la gamine… Ils le secouent en lui hurlant : « Sale Gitan ! Macaque ! Gueux ! Dans l’Allemagne d’aujourd’hui, l’aumône est strictement interdite ! Donne-nous ton argent ! Hé, plus vite que ça ! » CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Comblée car l'auteur tient les promesses de la quatrième de couverture : une romance improbable et passionnelle, une découverte d'un peuple peu connu dans la littérature, une immersion dans une autre époque et une autre partie du monde et enfin une aventure humaine touchante. - blog L'Odyssée Littéraire d'Evy À PROPOS DE L'AUTEUR Miguel Haler, issu de la culture des gens du voyage, est guitariste (guitare d’or aux Saintes-Maries-de-la-Mer) et écrivain ( La route des gitans aux éditions Ginkgo, Le guitariste nomade aux Presses de la Renaissance). Né en 1951, Miguel Haler est marié et père d'un enfant. Son port d'attache se trouve près de Toulon. Guitariste, il sillonne la France pour donner des concerts. Il se produit également chaque année aux Saintes-Maries-de-la-Mer, lors du pèlerinage annuel des gitans.
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