La Porte de la mer
Legimi
Forcée à grandir trop vite, Amina lutte pour sa survie et celle de ses deux frères À la mort de sa mère, la jeune Amina devient responsable de l’éducation de ses deux petits frères. Confrontée à des choix cruciaux dans une Algérie qu’elle aime profondément mais dont l’évolution l’attriste, elle va voir son destin inextricablement lié à celui de sa ville, Alger. Dans le milieu de la nuit où elle choisit de faire ses premiers pas d’adulte, comme dans un miroir grossissant, elle découvre une image du monde et d’elle-même dans laquelle tous les traits sont exacerbés. La Porte de la mer nous plonge dans le quotidien d’une société dont les rouages sont parfois défaillants. Bien que gangrénée par de nombreux maux et soumise à un silence assourdissant, l’Algérie et ses paysages majestueux forment le décor d’un théâtre d’ombres où les hommes et les femmes s’aiment et s’affrontent. À travers l’histoire d’Amina, c’est un véritable parcours initiatique que nous propose Youcef Zirem. Parfois douloureux, souvent touchant, mais toujours juste. EXTRAIT Pendant dix jours, je restai cloîtrée à la maison. Je faisais la cuisine et méditais. Je revoyais ma vie d’avant et je pensais à ma mère. De là où elle se trouvait, elle m’observait certainement. Que se disait-elle ? De là où son âme se reposait désormais, essayait-elle de m’aider ? Pouvait-elle faire quelque chose pour me tirer de là ? Elle était partie trois années auparavant ; au terme de longues souffrances, le cancer avait eu raison d’elle. Maman avait essayé de se battre contre ce terrible mal, mais c’était peine perdue. On n’avait pas décelé la maladie à temps, expliquaient les médecins. Mon père l’avait soutenue ; il l’avait beaucoup aimée durant leurs premières années de mariage, et la maladie avait fait resurgir chez lui les sentiments d’autrefois. Mon père avait promis à ma mère de prendre soin de ses trois enfants. Il le lui avait juré plusieurs fois à l’hôpital. C’était peut-être la mort prématurée de ma mère qui avait poussé mon père à se réfugier dans la religion et, plus tard, à n’accorder de l’importance qu’à la parole de Dieu, sans voir les réalités qui l’entouraient, sans se rendre compte de l’hérésie qui s’emparait de lui. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE - « Zirem trempe avec courage sa plume dans le sang frelaté d’une nation qu’il ne sait plus comment aimer ni défendre. Simplement percutant. » - Pierre Vavasseur, Le Parisien - « Avec un style d’une simplicité et d’une justesse déconcertante, Youcef Zirem porte un regard implacable sur les ressorts cassés de la société… » - Hamid Arab, Le Matin - « La trajectoire contrariée vers la liberté d’une femme puissante dans une Algérie où la justice a cédé le pas au sein des instances dirigeantes au clientélisme -sinon au cynisme pur et simple. » - François Perrin, Focus Le Vif À PROPOS DE L'AUTEUR Après une carrière d’ingénieur d’État en pétrole, Youcef Zirem a démissionné du secteur industriel pour devenir journaliste à Alger après les tragiques événements d’octobre 1988. Durant près de 15 ans, il a fait partie d’une dizaine de rédactions dans la capitale algérienne dont La Nation, La Tribune, Le Quotidien d’Algérie... Son premier livre, Les Enfants du brouillard, est paru à Paris au mois de novembre 1995. Depuis, il a publié une dizaine de titres. Vivant à Paris depuis plus de dix ans, il anime l’émission littéraire « Graffiti, littératures du monde », sur BRTV.
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