Notre Femme dans la Charia et la Société
Legimi
Un lettré tunisien aborde, au début du 20ème siècle, la question de l'émancipation de la femme. Dans ce livre, Tahar Haddad développe son programme de réforme sociétale et considère l’enseignement de la femme comme un vecteur essentiel dans son émancipation et celle du peuple tunisien. Il y plaide pour sa libération des coutumes et traditions ancestrales, responsables des maux qui rongent la société tunisienne et l’empêchent d’évoluer. Ainsi il consacre deux grandes parties à cet ouvrage. Une première partie législative où il interroge l’Islam et sa position à l’égard de la femme à travers plusieurs questions telles que le choix du conjoint, le mariage, le divorce, la polygamie, l’hérédité et le port du voile qu’il reprend dans la partie sociale sous forme d’enquête auprès d’éminents professeurs de l’Université de la Zitouna. Une seconde partie qu’il qualifie de sociale où il décrit la société tunisienne de l’époque et ses fléaux, en mettant l’accent sur l’éducation dispensée aux filles et aux garçons, qu’il considère inadaptée en comparaison à celle des européens qui prépare l’individu à affronter la vie et ses difficultés. A travers un ouvrage qui questionne l'Islam d'un point de vue social et législatif, découvrez une vision nouvelle de la femme dans la Charia et au sein de la société tunisienne. EXTRAIT Réponse 5. Le droit de divorce accordé à l’homme est garanti contre l’abus par les textes de la Charia qui montrent qu’il est abhorré tel que le souligne ce hadîth : « le divorce est le plus détestable parmi ce qui est considéré comme licite ». Il serait convenable que l’époux exerce ce droit avec sagesse. Dans le Coran il est dit : « Si les deux conjoints se séparent, Dieu, dans sa richesse, remplacera pour chacun d’eux ce qu’il aura perdu. Dieu est immense et sage. » (Sourate IV. Les Femmes ; 130). Il est dit aussi « La répudiation ne peut être prononcée que deux fois. En cas de reprise, l’épouse doit être traitée avec égards ; en cas de congédiement, le renvoi se fera décemment. Il est interdit au mari de reprendre quoi que ce soit de ce qu’il a donné en dot à sa femme… » (Sourate II. La Vache ; 229). A cela s’ajoute la prescription du droit d’accorder une jouissance à l’épouse répudiée pour la consoler tel que l’indique ce verset : « … Il leur sera offert cependant jouissance, dans ce cas, d’une part d’avoir, chacun le faisant selon ses moyens et de la manière reconnue convenable… » (Sourate II. La Vache ; 236). Tout cela nous renseigne sur la nécessité d’agir avec modération lorsqu’il s’agit du divorce et de se conduire avec sagesse. Réponse 6. Si la question porte sur le fait que l’épouse demande le divorce à cause des mauvais traitements subis, la jurisprudence est claire là- dessus. Le juge recourt d’abord à la réconciliation entre les deux concernés, mais si le conflit s’aggrave et persiste et qu’on n’arrive pas à identifier qui des deux est la victime, à ce moment -là on désigne deux arbitres pour trancher dans cette affaire comme il est énoncé dans ce verset : « Si vous craignez une rupture entre les deux conjoints vous dépêcherez auprès du couple deux arbitres, l’un pris dans la famille de l’homme et l’autre dans celle de la femme. Si les deux époux désirent sincèrement se réconcilier, Dieu les y aidera, car Dieu est omniscient et pleinement informé. » (Sourate IV. Les Femmes ; 35) A PROPOS DE L'AUTEUR Tahar Haddad, né le 4 décembre 1899 à Tunis et décédé le 7 décembre 1935, est un penseur, syndicaliste et homme politique tunisien. Il a milité pour l’évolution de la société au début du XXème siècle. Il est connu pour avoir lutté activement en faveur des droits syndicaux des travailleurs tunisiens, de l’émancipation de la femme tunisienne et de l’abolition de la polygamie dans le monde arabe-musulman.
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