Sherlock Holmes à Chamonix
Legimi
Septembre 1911. Appelé à Chamonix par son « oncle » Whymper, Sherlock Holmes sera confronté à plusieurs énigmes : la mort de l’alpiniste ; le mystère de la première ascension du mont Blanc en 1786 ; une étrange rousse aux yeux verts ; d’inquiétants agents prussiens… S’appuyant sur un jeune guide marseillais, Gaston – qui le mènera les yeux fermés des Grands-Mulets au cirque du Fer à Cheval –, le plus célèbre détective britannique réussira une fois de plus à dénouer les intrigues, quitte à y perdre ses illusions. Il retrouvera également sa logeuse, Miss Hudson, en séjour thérapeutique dans la clinique expérimentale du Dr Morisoz, au plateau d’Assy. Entre Histoire et aventures, le duo Charmoz/Lejonc s’amuse, une fois de plus, à emmener ses lecteurs hors des sentiers battus. EXTRAIT Nous convînmes de progresser avec la plus extrême prudence, à la fois à cause de la complexité du terrain et pour nous prémunir des éventuelles tentatives de la part de notre inquiétant compagnon. Nous atteignîmes en début d’après-midi la base du rocher Pitchner. Avec diplomatie, Gaston me proposa de rester au bas de l’arête tandis que, muni du marteau et du burin, il explorerait les différentes saillies où il espérait découvrir des cristaux. Je devais constituer un bien étrange spectacle pour toute personne qui se serait hasardée en un tel lieu, surprenant un vieil homme assis à plus de trois mille mètres d’altitude, les yeux fermés comme en contemplation de son paysage intérieur. L’on dit que, dans le lointain Thibet, des moines peuvent survivre à très haute altitude en se nourrissant exclusivement d’air et de méditation. J’étais peut-être la réincarnation d’un de ces lamas, égaré dans les espaces glacés du mont Blanc. Par trois fois, Gaston – qui semblait infatigable – revint me voir, me présentant quelques morceaux de quartz qui ne me parurent guère mériter les efforts que nous avions fournis, et certainement pas un meurtre commis de sang-froid. Gaston en convint. Il partit pour une ultime expédition et revint assez vite, me présentant un bloc de pierre d’une bonne cinquantaine de centimètres de longueur sur quarante de largeur et d’une hauteur similaire : c’était un magnifique exemple de four, dont les cristaux, d’une taille exceptionnelle, lançaient mille feux. — Oh Bonne Mère ! Voilà la plus belle pièce que j’aie jamais extraite de la montagne. Je pourrai en tirer un bon prix à Genève, je crois. Vé ! c’est vrai qu’on dirait des crayons de lumière : ces cristaux sont d’une telle régularité et d’une transparence si exquise qu’on les croirait façonnés par des elfes. Gaston ne retenait pas sa joie à une telle découverte qui justifiait les efforts fournis et corroborait la description de la carte que nous avait reconstituée de mémoire son oncle, Frédéric Payot. À PROPOS DES AUTEURS Pierre Laurendeau [Charmoz], né en 1953. Auteur d’une trentaine d’ouvrages (usuels de langue, romans, recueils de nouvelles…). A exercé les professions de correcteur et d’éditeur. Sous le pseudonyme de Pierre Charmoz, il a publié des ouvrages sur l’alpinisme et la montagne, prenant parfois des libertés avec les positions admises en escalade. Jean-Louis Lejonc est né en 1948.Professeur émérite de médecine interne à l’Université Paris-Est-Créteil. Il consacre les loisirs que lui permet cette paisible activité au vélo, à l’escalade, à ses amis. Auteur de plusieurs romans policiers sous pseudonyme. Ensemble, ils ont déjà publié deux enquêtes de Sherlock Holmes dans les Alpes : Écrins fatals ! (Guérin, 2015) et Sherlock Holmes et le Monstre de l’Ubaye (Ginkgo, 2017).
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