Sénèque et Saint Paul : étude sur les rapports supposés entre le philosophe et l'Apôtre
Legimi
Les lettres de Paul et de Sénèque sont un écrit apocryphe paléochrétien. Quatorze lettres sont parvenues jusqu'à nous, huit de Sénèque à Paul et six de Paul à Sénèque. Leur authenticité reste contestée et elles font encore l'objet d'études par les historiens et les théologiens. Il s'agit d'une fausse correspondance selon Bart D. Ehrman, inventée au ive siècle par des chrétiens visant à montrer que l'apôtre était connu du philosophe Sénèque le Jeune, et que ce dernier appréciait les idées développées par Paul. L'écrivain Joël Schmidt, auteur d'un ouvrage sur la relation hypothétique entre Sénèque et Paul, pense que les deux hommes ont pu être amis et que la correspondance n'est pas nécessairement fausse. Pour lui, le débat reste ouvert. Schmidt reproduit l'intégralité des lettres dans son livre et les commente. Parmi les Pères de l'Église, Jérôme de Stridon4 et Augustin d'Hippone5 notamment les tiennent pour authentiques. Jérôme écrit, en parlant de Sénèque : « Je me garderais de le ranger au nombre des saints, si je n'y étais provoqué par ces lettres, qu'on lit tant aujourd'hui, de Paul à Sénèque et de Sénèque à Paul ». Ces lettres n'ont nullement pour objectif de soutenir un point de vue théologique particulier. Tertullien considère également que Sénèque est proche du christianisme. Sénèque appartient à l'école stoïcienne et il est contemporain du premier christianisme au ier siècle. Il n'y a pas de preuve directe qu'il ait connu personnellement Paul. Cependant, Paul a été acquitté lors d'un procès par le proconsul Gallion, procès intenté par les Juifs qui lui reprochent de semer le trouble par sa prédication, comme le rapportent les Actes des Apôtres (18:12-17)12. Or Gallion est le frère aîné de Sénèque, et ils ont pu échanger à ce propos.
45.11 PLN