Prédictions ou Edit de Colombe blanche

Prédictions ou Edit de Colombe blanche

Legimi

Un témoignage touchant d'une femme héritière des mémoires de plusieurs générations et cultures, notamment algériennes et françaises. Singulier texte que cet Édit de Colombe Blanche qui d’emblée impose automatiquement son verbe et singulière est cette femme : Le Dr Cherifi Nouara qui profère ce « dit » impératif. Surprenante et imprévisible elle prend tour à tour sa plume, sa palette d’artiste-peintre en se mesurant en fillette sous le burnous de papa à des géants. Prédicatrice secrète elle réinvente les armes des déesses antiques et va défier l’oracle en « sibylle numide ». Elle revendique ses racines sans façon, son héritage berbère et ses traditions, de contes, de poésies évoquant et réinventant de multiples légendes dorées où elle n’hésite pas à introduire dans son monde mythique Viviane et Morgane, les fées celtiques aux côtés des héroïnes glorieuses de son patrimoine Kahina ou Tinhinan… Au-delà d’un vrai document ethnographique qui nous introduit dans l’intimité des lieux et des croyances, « cet impénitent besoin de témoigner » exorcise les violences passées ou récentes de l’histoire oppression coloniale ou étatique, terrorisme… mais nous ramène à l’injustice récurrente faite à la condition féminine… Ce qui est en définitive un message d’amour exprimé par une prose spontanée aux rythmes et images inattendues… Claude Touili (Pr agrégée de lettres, critique d’art et auteure de nombreux ouvrages). Prose, complaintes, chants et poèmes... entrez dans cet aperçu fugace d'une multiculturalité impressionnante ! EXTRAIT Un matin d'hiver des années noires, j'ai donc quitté mon Algérie, ma terre sainte. Années noires qui ont vu assassiner les plus brillants intellectuels algériens : tous les mardis un artiste, un écrivain, un médecin recevait une balle bien tirée devant sa porte ou bien était égorgé dans un couloir ou rue sombre ; des jeunes filles étaient vitriolées ou égorgées pour avoir refusé de porter le voile de force… Il y a eu tant de massacres ! Le massacre de Bentalha sur les hauteurs d'Alger à Béni Messous était survenu quand j'étais déjà arrivée en Lorraine. Je pleurais toutes les larmes de mon corps dans les ruines du château de Marivaut où j'errais en compagnie de mes amies châtelaines qui me consolaient avec la magie de l'art picturale et de la poésie. On s'abreuvait de poésie orientale : de Rumi, de vers d'Omar Khayam, de Djibran Khalil et de poésie kabyle avec la voix de Taos Amrouche et les sublimes poésies de sa mère Fadhma Ait Mansour Amrouche et de son frère Jean : "Jugurtha l'éternel"... Le grain magique du conte kabyle récolté par Taos Amrouche continuait d'opérer. Dans ma mémoire, ce grain magique se précisait en ce grain de blé de mon père Hadj El Mokhtar. À PROPOS DE L'AUTEUR Cherifi Nouara est médecin spécialiste en chirurgie générale. Elle écrit, peint, cuisine, tricote et coud ses robes avant chacun de ses vernissages. Elle adore planter des arbres en pensant aux générations futures.

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