Onze ans
Legimi
Kévin, un enfant de onze ans hypersensible, a du mal à comprendre le monde et doit supporter un stress important, au point de songer, sérieusement mais non sans humour, au suicide... On peine à imaginer qu’un enfant, Kévin, le protagoniste du livre, puisse être mal au point de vouloir mettre fin à ses jours. Et si l’idée du suicide d’un petit garçon, tellement éloignée de la vision que nous avons de l’enfance, n’était pas qu’une monstrueuse exception ? Chaque année, cette exception concerne plus d’une centaine d’enfants âgés de 10 à 14 ans. Sans pathos et avec une certaine dose d’innocence et d’humour, le premier roman de Jean-Baptiste Aubert pointe ce tabou majeur. Kévin est hypersensible, il écoute le monde et a décidément beaucoup de mal à le comprendre, d’autant plus qu’il subit un stress important dû à des tensions incessantes entre ses parents. Comment peut-il, sans le cocon famille de protection, apprendre à percevoir le monde ? Naturellement, ce climat oppressant gangrène le reste de sa vie : il est plus perméable aux choses, se pose des questions, ses résultats scolaires et ses relations avec ses camarades s’en trouvent affectés. Kévin s’interroge sur la nécessité d’une vie faite de disputes et de malaises. Il finit par se retrouver dans une institution pour enfants en difficultés. Kévin arrivera-t-il à se sortir de ce lot d’enfants qui, comme le dit le neuro-psychiatre Boris Cyrulnik, pensent à la mort tant ils sont anxieux et malheureux ? Nous sommes immergés dans la conscience de Kévin qui raconte dans un carnet les événements marquants de sa vie et ses observations sur le monde qui l’entoure, avec un ton juste et des réflexions qui confirment que la vérité sort de la bouche des enfants. Une lecture qui ne peut que nous interpeler et nous émouvoir. Immergez-vous dans la conscience d'un enfant de onze ans qui tient le compte-rendu des faits marquants de sa vie. Un premier roman interpelant et émouvant qui aborde ce sujet encore tabou avec innocence et légèreté. EXTRAIT Quelqu’un va-t-il me dire ce que c’est que vivre ? Quelqu’un va-t-il me dire ce que nous faisons sur cette terre ? Chez moi, personne ne parle normalement et ça crie souvent. La plupart du temps je ne dis rien, sauf « oui » pour répondre à la question qu’on me pose presque tous les jours : « Ça va ? T’as pas l’air bien… ». À chaque repas, mon père met la radio très fort. Je comprends maintenant que c’est pour ne pas crier. Peut-être que lui aussi se pose les mêmes questions que moi. Le samedi, on mange du poulet et des frites. Ma sœur a l’air heureuse. Aujourd’hui, j’ai décidé de mourir pour en finir avec toute cette bizarrerie. Au fond, je ne comprends pas pourquoi je veux mourir. Il faut que j’essaie quelque chose, voilà tout. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Une petite perle de finesse et d'émotion ! le récit d'une enfance malmenée écrit à la première personne, juste, surprenant, émouvant. Il n'est jamais simple de se glisser dans la peau d'un enfant sans tomber dans la caricature. Jean-Baptiste Aubert a trouvé un équilibre entre le fond et la forme qui épouse le rythme du récit ; il parvient à n'être jamais mélodramatique ou naïf. - okada, Babelio À PROPOS DE L'AUTEUR Jean-Baptiste Aubert est professeur agrégé de lettres modernes dans un lycée de Strasbourg depuis une dizaine d’années. En juin 2014 paraît son recueil de poèmes Pandémonium (Bibliocratie). Également pianiste de jazz et de musiques improvisées, il a publié trois albums : Diaphanie (2010), Images italiennes (2011) et Infant eyes (2015). Son site personnel : www.jeanbaptisteaubert.com
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