On a rogné les dents de la Mort
Legimi
Deux malfrats, une égérie, la mort et la réincarnation forment le point de départ d'un thriller surprenant ! Deux salopards et leur égérie ravageuse s’associent pour faire fortune. Mais reste-t-il des limites au crime, lorsqu’on croit posséder l’Ego absolu, unique par définition, dont tous les autres ne sont que des ombres, des attrapes faisant partie d’une vaste conspiration destinée à faire croire à l’Unique qu’il a des imitations ? L’argumentation est à la fois fallacieuse et irréfutable, une bénédiction pour un tueur scrupuleux. Elle sert aussi à étayer une théorie de la réincarnation s’appuyant sur le langage moderne du tueur-philosophe. Prise au sérieux, elle ouvre à chacun des perspectives illimitées et fonde une méta-psychologie adaptée à son horizon transcendant. Bonne ou mauvaise, il n’y a pas d’autre alternative aux foutaises des religions révélées. L’auteur tresse son histoire en entrelaçant trois thèmes apparentés. Dans l’un d’eux, il raconte que la jeune Sullivan n’allait pas vivre longtemps : trop riche, trop belle, et en plus sosie parfait de l’égérie des truands. Des types qui raisonnent logiquement juste, mais socialement faux. Un bon électrochoc va les ramener à la raison. Ils s’en moquent, ils se prennent pour Rama, la mort n’est qu’un moyen de transport pour aller plus loin. L’Ego est plus fort que tout, malgré son air volatil et inconsistant. Ils arrivent ainsi au bout de leur chemin de violence, là où la violence s’en prend… à la mort elle-même. Dans un thriller atypique, l'auteur développe la théorie lucilienne de la réincarnation et une introduction à la métapsychologie. A découvrir ! EXTRAIT Je pense être un garçon normal, si l’on veut bien admettre qu’un fort penchant pour le sexe faible, et ce qui va avec : l’argent, ne me place pas à part de mes contemporains mâles (au contraire). Il n’y a que ma moralité où les esprits chagrins, les pisse-vinaigres et autres pères-la-pudeur trouveraient à redire, mais heureusement, ça ne se voit pas au premier abord et on peut faire comme si tout était clean. Je possède dans la banlieue de la grande ville (New-York) un commerce en plein air de voitures d’occasion. Je ne suis pas regardant sur l’origine des voitures que j’achète, et avec moi, les compteurs totalisateurs font des soustractions dès leur arrivée dans mon atelier. Quand il s’ennuie, et ça lui arrive souvent, mon ami Georges vient me voir. Ah, Georges, il faudra que je vous en parle un de ces jours, mais ce jour-là, tâchez d’être de bonne humeur, car il faudra vous pincer le nez, mettre des gants, fermer les fenêtres ! Bon, pour l’instant, c’est un peu tôt. Revenons à mon job. Il y a juste une cahute grande comme votre salle de bains (vos toilettes si vous êtes M. de Rothschild) où j’installe mon bureau et reçois mes clients. La plupart sont des chenapans comme moi qui ne peuvent pas se payer une voiture à plus de deux mille dollars. En voyant mon taudis, certains se croient des affinités avec moi et essaient de m’embaucher dans leurs arnaques. Je les laisse dire. Puis ils repartent solitaires dans la guimbarde de leurs rêves en laissant derrière eux la signature de leur débine : le nuage de fumée blanche caractéristique des joints de culasse poreux. Je ne vais tout de même pas leur dire que ce négoce n’est qu’une couverture ! À PROPOS DE L'AUTEUR Ingénieur civil des Mines, puis passionné de littérature, les mots éclatent sous la plume de Pierre Godard comme des bombes. Il est fasciné par la liberté de description et d’affirmation inouïes offerte par les mots. Il n’y a aucune règle a priori qui permette de distinguer les mots qui disent vrai de ceux qui mentent. On est obligé de faire confiance à l’auteur. Et une seule chose peut asseoir cette confiance : que l’auteur écrive dans un français de diamant. Les amateurs de littérature de haute volée ne devraient pas être déçus à cet égard par Pierre Godard.
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