Monseigneur ou l'affaire du cinématographe
Legimi
La plume exquise et délicate de Casares dépeint avec virtuosité une Espagne au cœur de la Première guerre mondiale, affaiblie et politiquement meurtrie. Galice, 1912. Quelques mois avant l’assassinat du Premier ministre Canalejas, une guerre larvée oppose les libéraux anticléricaux aux extrémistes catholiques. Car si les premiers détiennent le pouvoir politique, les seconds règnent dans les provinces rurales. L’arrivée du cinématographe dans une petite ville galicienne fait l’objet d’un nouvel affrontement entre ces deux factions. Pris en tenaille, l’évêque du diocèse est amené, bien malgré lui, à prendre parti contre son propre camp. Un portrait vivace de la montée de l’extrémisme et du rôle fondamental de la presse dans cette Espagne d’avant-guerre. Découvrez ce chef-d’œuvre abondamment salué par la critique en Espagne, où il fait toujours partie des meilleures ventes, trente ans après sa parution ! EXTRAIT Monseigneur, malgré son avenante bonhomie, arrivait peu à peu au bout de sa patience. En bas du rapport déroutant et sectaire qu’il venait de lire, on avait crayonné une fois de plus l’absurde note qui avait le don d’aviver le ressentiment fâcheux et profond que, depuis deux mois, lui inspirait son intendant. C’est pourquoi il souhaita déjeuner seul. Il termina son bouillon, fit gentiment remplacer la viande, trop cuite à son goût, par deux tranches de jambon, prépara son dessert avec des morceaux de pomme et de fromage, puis demanda qu’on lui servît le café dans le salon Saint-Ignace. CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE - « Un roman passionnant à plus d’un titre. Par son style, celui d’un récit gouleyant comme un bon vin de Rioja et onctueux comme un vieux xérès. Par son contenu, enfin, qui met aux prises les forces de la lumière morale et celles des ténèbres du fanatisme (d’où qu’il soit) dans un combat larvé où tous les coups semblent permis. Ajoutez à cela la dévotion crédule pour les "miracles" et vous obtiendrez un petit bijou littéraire d’une actualité brûlante ! » (M Belgique) - « Un roman d’une incroyable puissance. Carlos Casares enfin traduit en français nous offre un texte fort et prenant. » (Filiber) A PROPOS DE L'AUTEUR Carlos Casares est né en 1941. Sa famille est profondément religieuse. Cet environnement le mène au séminaire d'Ourense. Pendant cette période, il subit une pression constante due au fait qu'il parle galicien. Cette atmosphère l'amène à développer un certain non-conformisme qui l'amène à ses premiers travaux littéraires. Casares finit par quitter le séminaire et poursuit des études en autodidacte. Pendant ses études, il écrit abondamment et publie notamment de nombreux contes en 1965 dans le magazine Grial. En 1967, son premier roman, Vento Ferido (Vent blessé) est publié par Galaxia. Dès la fin de ses études, il retourne à Xinzo et cherche un poste d'enseignant. Après avoir échoué à Ourense, il est embauché à Viana do Bolo comme assistant au Colegio Libre Asociado. Il s'y heurte avec le chef d'établissement à cause de l'organisation d'événements désapprouvés par le régime de Franco. Il est interdit d'enseignement en Galice. Il part alors pour le pays Basque et y enseigne, mais finit par retourner rapidement en Galice. En 1974, Casares obtient un poste de professeur d'espagnol à Cangas do Morrazo. Mais il ne tarde pas à récolter un blâme. L'année suivante, il remporte le prix Galaxia. Il publiera ensuite plusieurs essais à propos d'intellectuels galiciens. Il devient le plus jeune membre de l'Académie royale de Galice en 1977. Après plusieurs romans salués par la critique et couronnés par un succès public considérable, il sera quelques années député.
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