Mariée au KGB

Mariée au KGB

Legimi

Près de vingt ans après la fin de l’URSS, il reste encore quelques dissidents. L’histoire de Renata Lesnik pourrait être celle d’un mauvais polar. D’un roman d’espionnage. Mais Renata n’est pas une héroïne de série noire. Pas plus que sa vie n’est une fiction. Dans ses Mémoires au titre énigmatique, l’auteur, réfugiée politique en France, révèle son aventure quotidienne dans l’URSS de la fin des années 1950 aux années 1980. Cette Moldave russophone, qui avait choisi de vivre librement dans un régime totalitaire, toujours sur le fil du rasoir, se trouve souvent dans des situations extrêmes pour cause de résistance au système soviétique. Cet esprit libre jette un regard passionnant sur le soviétisme, dévoilant une corruption endémique, l’émergence des mafias, une censure impitoyable sans oublier l’emprise obsédante du KGB sur toutes les sphères de la société. Renata nous invite aussi à un voyage initiatique à travers toute l’Union soviétique. Un jour, sans le savoir, elle mettra le doigt dans un engrenage implacable. Elle va alors tout mettre en oeuvre pour s'en dégager et fuir l’URSS. Allant jusqu’à défier le KGB, crime impardonnable... Ces Mémoires mouvementés basculent alors en un passionnant thriller politique ponctué d'épisodes ubuesques, de rencontres inoubliables, d’anecdotes savoureuses, narrés avec verve et un humour décapant… Intransigeante, d'une intégrité scrupuleuse, Renata, devenue l'un des meilleurs spécialistes de la Russie-CEI, n'a jamais accepté de compromis avec la vérité. Aujourd’hui, cette femme libre dérange toujours les adeptes de la pensée unique, ceux qui veulent faire table rase d'un passé encombrant, ceux qui bafouent impunément les droits de l'Homme, et tous ceux, enfin, qui veulent nous faire prendre "des Russies pour des lanternes". Or, malgré la propagande et la désinformation du Kremlin relayées par les réseaux occidentaux, les dissidents d’hier et d’aujourd’hui demeurent sans doute les rares à n'être ni dupes, ni complices. EXTRAIT Mon nom de famille est Lesnik. En russe, il signifie « garde-forestier ». Et je ne peux m’empêcher de penser que ma venue au monde en pleine forêt moldave ne fut pas le fruit du hasard. Tard dans la nuit du 2 au 3 août 1949, le premier hurlement maternel brise net le murmure des feuillages. Immédiatement, grand-père Parféné surgit sur le seuil. Montre au poignet et carabine au poing pour tout vêtement. Hirsute, Agafia, sa fille aînée, s’encadre dans la fenêtre. Deux minutes plus tard, à cru sur son cheval, elle galopait à bride abattue vers le village pour quérir la sage-femme… CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Le livre est un témoignage d'une société qui n'est plus. Fait de petits détails de la vie quotidienne et de ces anecdotes qui rendent les dictatures plus intelligibles à ceux qui ont la chance de ne pas y vivre. - Hélène Despic-Popovic, Libération À PROPOS DE L'AUTEUR Politologue et criminologue, Renata Lesnik est réfugiée politique en France depuis 1981. Elle publie dès 1982 un livre intitulé "Ici Moscou", chez Hachette. Par la suite, elle co-signe avec Hélène Blanc nombre d'ouvrages majeurs, dont leur dernier opus « Les prédateurs du Kremlin», Le Seuil, 2009.

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