Madame S
Legimi
Qui se cache derrière la fameuse Marguerite Steinheil, cette femme connue aujourd'hui pour cette partie sulfureuse de l'histoire de France ? C’est une histoire bien française. Le 16 février 1899, à l’Élysée,Félix Faure s’étouffe de plaisir dans les bras de sa maîtresse, une certaine Mme Steinheil. « Le Président a-t-il encore sa connaissance ? Non, elle est sortie par l’escalier de service. » Clemenceau commente : « Il se voulait César, il ne fut que Pompée. »Mais qui était cette mystérieuse Madame S ?Assurément pas une cocotte. Héritière d’une grande famille d’industriels protestants, mariée trop jeune à un peintre trop vieux, Madame S est alors la coqueluche du Tout-Paris politique. Sur fond d’affaire Dreyfus, elle se rapproche de Félix Faure et s’installe au coeur du pouvoir et des secrets d’État. Après la mort du Président, elle disparaît. On la retrouve neuf ans plus tard, accusée du meurtre de sa mère et de son mari. Elle est emprisonnée, jugée, innocentée. Disparaît encore. Épouse un lord anglais, s’installe à Brighton et finit enlevée au Maroc…Sa vie est un roman.Suivez les traces de l'intrigante Madame S, ou Meg, dans cette enquête palpitante qui vous emmènera dans les secrets de la France de Dreyfus, des crises d'Etat, de Felix Faure, de Zola ou encore d'une sexualité librement assumée... EXTRAIT"Lorsque Meg visite la capitale, personne n’a oublié la Commune, la famine, les vingt mille morts. La basilique de Montmartre vient d’être terminée. Construite pour expier les crimes des communards « à l’origine des malheurs de la France », elle laisse imaginer aux monarchistes qu’ils ont fait rendre gorge à la Gueuse. Mais la République est bien là. Jules Grévy est déjà le troisième président, il a décrété le 14 juillet fête nationale et fait adopter la Marseillaise comme hymne de tous les Français. Il a surtout amnistié les communards, dont Jules Vallès.Condamné à mort, l’auteur de L’Enfant et de L’Insurgé a quitté son exil londonien, pour reprendre, à Paris, la parution du Cri du peuple, l’organe révolutionnaire de la Commune. Il lui faut de l’aide et de l’argent. Il trouvera en cette chère Séverine une secrétaire de rédaction d’exception, et en son compagnon, Adrien Guébhard, un médecin dévoué, qui met aussi la main à la poche pour financer le journal. Avec Vallès, Séverine apprend le métier, publie ses premiers articles. Elle tient à bout de bras Le Cri du peuple, et en prend la direction quand Vallès meurt, chez elle, en 1885.L’histoire de Marguerite Steinheil n’a pas encore commencé. Elle n’est encore que Mlle Japy, qui quitte Paris à la fin de l’été 1889 et reprend le train vers Bayonne."CE QU'EN DIT LA CRITIQUE"J'ai adoré ce livre écrit comme une enquête, qui m'a permis de développer un vrai attachement à Meg et m'a fait me questionner sur les affaires de la République. Avec Meg, je prends conscience que les disparités homme-femme ont souvent coûté cher à mes soeurs d'armes, et je dois dire que cela me révolte! A la question des jurés, je la déclare "non coupable". Et toi ?" - Kay 13, BabelioL'auteure nous livre une belle biographie sur une des femmes les plus influentes mais aussi une des plus inconnues de cette période. Grâce aux recherches qu'elle a menées, nous vacillons entre une IIIème République bancale et déchirée par l'Affaire Dreyfus et l'histoire d'une femme qui a côtoyé les plus grands hommes du moment et qui finira par vouloir retrouver l'anonymat. Bref c'est extrêmement riche et on est captivé. - Ogrimoire, BabelioÀ PROPOS DE L'AUTEUREHistorienne et psychanalyste, Sylvie Lausberg est présidente du Conseil des femmes francophones (Belgique), elle mène depuis près de vingt ans des recherches sur Marguerite Japy-Steinheil.
58.63 PLN