Les Vengeurs de la Maison sublime

Les Vengeurs de la Maison sublime

Legimi

XIIe siècle de notre ère. Dans le Rouen moyenâgeux, un drame terrible va bientôt troubler la paisible communauté juive… En 1149 de l’ère chrétienne, une communauté juive importante, près de 20% de la population totale de la ville, vivait à Rodom, l’actuelle Rouen. Une yeshiva, école talmudique, accueillait une cinquantaine d’étudiants. La communauté disposait d’une grande et belle synagogue, d’un cimetière et d’institutions autonomes. Alors que l’on s’approche de Pessah, la Pâque juive, la belle Rachel Lévita, fille d'un d'un notable, promise à l’étudiant Haïm Bar Chelomo, est enlevée par des malfrats à la solde d’Adalbert Courteheuse, un lointain cousin du duc de Normandie. Ce personnage ignoble, physiquement et moralement, va être à l’origine d’un drame qui plongera la communauté juive tout entière dans la désolation. Un groupe d’étudiants se constituera en « Vengeurs », bien décidés à poursuivre les meurtriers de Rachel. Mais comment concilier la vengeance avec le respect de la Loi de Moïse ? À travers un récit vivant et coloré, mêlant personnages historiques et héros de fiction, l’auteur reconstitue la vie et les préoccupations d’une communauté méconnue, celle des Juifs de Normandie au Moyen Âge. Plongez sans hésiter dans ce polar historique d’une grande originalité ! EXTRAIT En ce début du printemps de l’an de grâce 1149, 4909 du calendrier hébraïque, un temps particulièrement doux baignait Rodom, l’ancienne Rothomagus des Gaulois, devenue capitale des Vikings. Depuis plusieurs heures le Clos-aux-Juifs, la terra judaeorum, s’était assoupi. Dans la rue aux Juifs, le vicus judaeorum, les vieilles maisons, impeccablement alignées, dormaient du sommeil des justes. La tour monumentale de la Grande Synagogue, qui dominait tout le quartier, semblait veiller jalousement sur son petit monde. Même l’Hôtel Bonnevie, où, régulièrement, des fêtes étaient données qui maintenaient dans le Clos, jusqu’à une heure tardive de la nuit, une certaine animation, s’était endormi. Après avoir contourné la place du Clos-aux-Juifs qui avait, au fil des ans, donné son nom à tout le quartier, puis discrètement remonté la rue principale en prenant toutes les précautions et en maintenant entre eux une bonne distance, ils avaient emprunté tout un dédale de ruelles pour arriver aux portes de la ville. À la vue des premiers arbres, Haïm fit un petit signe de la main à Rachel. Elle comprit immédiatement et se rapprocha prestement. Elle n’avait posé aucune question sur la destination finale de leur escapade. Sa confiance en Haïm était telle qu’elle aurait tout donné, tout sacrifié pour lui. Elle l’aimait d’un amour inconsidéré. Jamais, avant d’avoir, il y a près d’un an, croisé son regard lors d’une réception chez les Bonnevie, elle n’avait éprouvé de tels sentiments. Elle venait d’avoir dix-sept ans. Haïm Bar Chelomo, lui, avait passé le cap de la dix-neuvième année. – Nous sommes presque arrivés, chuchota-t-il. Viens plus près. Donne-moi la main. CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE Il faut être reconnaissant à Jean-Pierre Allali, de nous permettre, à travers son beau roman, de découvrir une communauté qui fut nombreuse et dynamique au Moyen-âge, celle des Juifs de Normandie. - Jean-Richard Fellus, Crif À PROPOS DE L’AUTEUR Né en 1939 à Tunis, Jean-Pierre Allali est universitaire, écrivain, journaliste et dirigeant communautaire. Il est membre du bureau exécutif du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France). Il est, par ailleurs, vice-président mondial de la JJAC (Justice for Jews from Arab Countries) qui siège à New York. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages portant notamment sur le judaïsme, le racisme et l’antisémitisme, il a été le rédacteur en chef du périodique La Terre Retrouvée puis du magazine Tribune Juive.

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