Le sang de nos prières

Le sang de nos prières

Legimi

La langue de la haine et de la mort face aux mots de l'espoir, de la vie, de l'amour ! Bifide comme leur langue, ce roman parle des serpents parmi nous. Il ne parle pas la langue des serpents mauvais dont les atrocités parlent pour eux. Cette langue haineuse des islamistes de Boko Haram, dont les actes terroristes d’une rare violence ont obscurci le quotidien et l’avenir des populations de l’Extrême-nord du Cameroun. Ce roman est une langue assoiffée de vérité qui s’est emparée de la tragédie vécue par une femme et un homme. Djamila et Oumarou. Cette langue-vérité crue s’insinue en vous, y installe le drame, guette vos frissons qu’elle atténue avec l’air chaud d’un humour noir bienvenu. Ces deux « âmes cassées puis raccommodées comme on peut » sont les otages de la folie des hommes-serpents. Alors même que l’insoutenable a entrepris de putréfier ce qui leur restait de vie, ils se retrouveront dans le camp des réfugiés d’Olugu, où ils devront encore guérir ou mourir. Qui a peur du serpent Boko Haram boit déjà de son venin. Qui tue sa peur, tue le serpent, et brandit sa dépouille afin que les autres l'imitent. Pour raconter la vie qui triomphe, il y aura toujours une autre langue qui sera parlée, qui est loin d’être une langue morte, qui est la langue innocente et prépondérante du serpent symbole de sagesse. Contre l’insoutenable, il y aura toujours de braves hommes en rang de bataille. Avec nos soldats qui sont les plus courageux. Qui sont décidés à faire triompher la vie et la paix. Avec nos mots qui sont percutants. Et, l’espoir en nous qui est tenace. Nous vaincrons ce serpent. Laissez-vous surprendre par ce récit qui retrace l'histoire de Djamila et Oumarou, dont la vie a été déchirée par les islamiste de Boko Haram. EXTRAIT J’ai subi cette punition comme si je l’avais méritée. J’ai donné mon consentement au diable. Je me suis abandonnée à ses sévices. Mais, on n’amadoue pas le diable avec de tels artifices. Il n’est pas fait pour être amadoué. C’est le diable. Sa cruauté est sans fin. La mort est son amie. Elle boude les vivants que le diable a encore envie de tourmenter. Le diable et la mort n’en ont pas fini avec moi. Ousmane, mon mari. Toi, ma vie d’avant. Mon roi qui n’est plus. Le diable m’a pris ce que je te destinais. Il ne me reste que mon âme meurtrie que je destine à Allah. Lui seul peut réparer ce qui a été détruit. Lui seul peut détruire ceux qui détruisent. À présent, je me contente de prier. Pour mourir vite. Pour te retrouver. Pour enfin être ta femme. Pleinement. N’importe où. Où que tu te trouves. Je te retrouverai certainement. Pour encore être ta femme. Personne d’autre ne sera plus jamais mon mari dans cette triste vie. À vous tous. Tous les morts que j’ai connus. Vous qui m’avez connue. Priez tous pour que je meure vite ! J’ai hâte de vous retrouver. À PROPOS DE L'AUTEUR Béatrice AMMERA MENDO est philologue, écrivaine et fonctionnaire de l’Administration publique camerounaise. Le sang de nos prières est sa seconde publication après La vie se moque d’être aigre-douce (2014).

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