Le Canal
Legimi
Un roman choral qui s'épanouit sur les bases d'un fait divers tragique Yverdon, rive de la Thièle, un vendredi à seize heures : le drame survient. Qui a vu ? Qui a agi ? Qui s’est tu ? Le canal relie les gens à leur insu ; le canal débonnaire peut devenir perfide ; le canal murmure des choses qui, insensiblement, polissent les pensées. On le côtoie, on le regarde sans le voir, mais sait-on ses méandres, connaît-on sa profondeur, ses éclats, sa vie secrète ? La ville d’eau est le cadre aimé de cette histoire ; Yverdon, cosmopolite et séculaire, reçoit dans ces pages un hommage poétique. Car elle donne à l’écriture l’occasion de laisser émerger une certitude : le drame n’est que l’envers d’un conte caché, un conte implicite… Ce n’est pas un texte à paillettes, non, c’est un drame de fée. Un livre singulier mêlant l’innocence de l’enfance et la culpabilité des adultes EXTRAIT Après la pluie le canal prend une couleur de terre. La pluie le grossit en un fleuve boueux qui se démonte, bouscule les pontons de métal. Puis tout se décante, et l’eau retrouve son teint de pierre moussue. De gros cailloux irréguliers s’étendent sur les rives. Le canal se meut, à la ralentie, droit et docile, de la plaine à la ville et de la ville au lac. Deux talus d’herbe fauchée lui servent de flancs, surmontés de la promenade goudronnée, plantée de bouleaux. Le dimanche des gens s’installent, de loin en loin, sur les berges, pour une pêche à la ligne. Parmi eux, on reconnaît les autochtones à leur harnachement, gilet kaki, bottes montantes, moulinet sifflant. Ces pères tranquilles du canal œuvrent en solitaires, à l’inverse des familles de l’Est entourées de gamins qui regardent ou vaquent, tuant le temps, on ne sait pas à quoi. On ne voit jamais le poisson qu’ils prennent. On ne sait pas s’ils en prennent. CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE - « Un petit livre singulier paru trop discrètement. Un récit fragmentaire, multiforme et choral, habité par un souffle poétique aux vertus salvatrices. Valérie Gilliard qualifie son roman de « drame de fée ». Un terme qui traduit bien l’ambiguïté qu’elle y a insufflé. » - Jean-Marie Félix, Radio Télévision Suisse - « Ce roman choral commence avec un fait divers glaçant : la noyade d’une petite fille. S’ensuit une série de monologues, les récits des cinq témoins de l’accident, qui se croisent mais ne concordent pas toujours. À travers les questionnements de ces hommes et de ces femmes, l’auteur dresse avec finesse le portrait de la population d’une petite ville où l’intégration n’est pas toujours chose aisée. » - Bibliothèque de Marignier A PROPOS DE L’AUTEUR Valérie Gilliard est née en 1970 à Lausanne. A l’issue de ses études en lettres classiques, elle part enseigner le français aux Etats-Unis, puis devient collaboratrice, pendant un an, au Centre de Recherches sur les Lettres romandes. Elle apprend ensuite le métier d’enseignante et l’exerce aujourd’hui au gymnase d’Yverdon. Après avoir tâté de la critique littéraire, depuis toujours attirée par la création, elle écrit un premier roman, Le Canular divin, édité par l’Aire en 2009. Deux ans plus tard, elle est parmi les lauréats du concours littéraire de la fondation Studer-Ganz. Le Canal est son second roman.
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