La morale humaine et les sciences
Legimi
Une application des connaissances scientifiques à la morale humaine Depuis Les Fondements naturels de l’éthique, datant de 1993 et dirigé par Jean-Pierre Changeux, aucun ouvrage collectif publié en France n’a présenté les travaux interdisciplinaires qui ont pour but, depuis plusieurs décennies, d’appliquer les connaissances scientifiques à la morale humaine. Pourtant, ces travaux sont très nombreux et touchent à plusieurs domaines : biologie évolutionniste, sciences cognitives, anthropologie culturelle, psychologie morale, éthique expérimentale, etc. Ils ont accompli des avancées considérables et apportent des informations précieuses sur les origines, le développement, et les fondements des normes et valeurs humaines. Il offre à un large public (scientifiques, chercheurs en philosophie des sciences et en philosophie morale, mais également de tous ceux intéressés par les relations entre sciences et morale) une synthèse des questions abordées par les travaux contemporains. Le projet de naturalisation de la morale a bien souvent eu mauvaise presse en France : la réputation sulfureuse de l’évolutionnisme, du darwinisme social et de la sociobiologie ont ainsi longtemps soulevé une réticence certaines quant à la possibilité et à la légitimité de l’application du discours scientifique à la morale humaine. Nous montrons donc que, par delà les polémiques, le projet de naturalisation de la morale permet de reconsidérer nombre de problèmes classiques, susceptibles d’éveiller tout autant la curiosité du néophyte que celle du scientifique chevronné : conflit entre universalisme et relativisme, usage des vertus morales, rapport entre déterminisme et liberté, question de l’inné et de l’acquis, lien entre faits et valeurs, etc. A l’heure où les biotechnologies commencent à modifier la configuration génétique de l’espèce humaine, jusqu’à quel point la nature humaine constitue-t-elle encore un modèle permettant d’évaluer décisions individuelles et choix politiques ? Quelles sont les possibilités et les limites de la connaissance scientifique de la nature humaine dans le domaine de la bioéthique et de l’éthique appliquée ? Découvrez cet enrichissant ensemble de travaux, relevant de disciplines très diverses, et traitant de la naturalisation de la morale EXTRAIT Dans L’Avenir de la nature humaine, Jürgen Habermas s’interroge sur les enjeux et les dangers de l’emprise biotechnologique sur le vivant. C’est, plus spécifiquement, sur les effets sociaux et éthiques du diagnostic préimplantatoire (c’est-à-dire l’examen génétique d’un embryon conçu in vitro avant son implantation dans l’utérus de la femme) qu’il s’attarde et ce sont en général les conséquences et les enjeux de la mise à disposition de la société civile d’un ensemble de techniques nouvelles de procréation et d’accès à la constitution biologique de l’individu qui l’intéressent. Habermas part du constat que les possibilités d’interventions sur l’individu offertes aujourd’hui par les biotechnologies induisent de nouveaux rapports entre sujets. À PROPOS DES AUTEURS Alberto Masala a étudié la philosophie à l’université Ca Foscari de Venise et à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV), où il a obtenu son doctorat ; il est maintenant chercheur post-doctoral. Il a également étudié la psychologie avec Walter Mischel à l’université Columbia de New York. Son centre d’intérêt est la psychologie de l’excellence morale (vertu). Jérôme Ravat est attaché temporaire d’enseignement et de recherche et doctorant en philosophie à l’université Paris IV-Sorbonne. Ses travaux se situent à la croisée de la philosophie morale et de la philosophie des sciences. Sous leur direction, plusieurs auteurs ont contribué à la rédaction de La morale humaine et les sciences : Nicolas Baumard, Christine Clavien, Florian Cova, Philippe Descamps, Luc Faucher,Hicham Naar, Ruwen Ogien et Alex Rosenberg.
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