La Dentellière des prés
Legimi
Quel est donc l'élément mystérieux et central qui a orienté la vie d'Armande malgré elle, celui qu'elle a enfoui un soir de mars dans la forêt ? Quel étrange puzzle que la vie d’Armande, avec ses curieux morceaux à emboîter, pour certains facilement, pour d’autres avec grande difficulté au bas mot ! Mais jamais cette femme ne renoncera à tenter d’imbriquer chaque nouvelle pièce qui se présente. Comme si elle se devait de reconstituer ce casse-tête dans son intégralité. Pourtant, au plus profond d’elle-même, elle sait qu’il manquera toujours l’élément principal, celui qu’elle a fait disparaître un soir de mars dans la forêt. Alors, afin d’oublier tous ses tourments, elle court les champs pour tresser avec adresse les fleurs et les herbes. Ces trésors, que seule la nature lui offre, réussiront-ils à apaiser son cœur et sa tête qu’on dit prise de folie ? Seront-ils le remède à ses maux ? Un habile et insolite jeu d’ombres et de lumières, de douceur et de fureur, dans ce roman rempli de tendresse et d’espérance. L’amour d’Alysa Morgon pour la nature imprègne chaque page de cette histoire. Et grâce à la poésie qui se dégage de sa plume, l’auteur nous fait cadeau de ce merveilleux sentiment de connaître vraiment quelqu’un qui n’existe pourtant que dans un livre. Grâce à la nature de la Provence, à la tendresse et à l'espérance, Armande tente de s'éloigner de ses tourments les plus sombres. Un roman psychologique et familial où l'amour de l'auteure pour la nature et la poésie envahit chaque page. EXTRAIT Ainsi, chaque année, Armande ramassait les pétales des fleurs d’amandier. Tantôt quelques-uns, si les boutons avaient gelé, ou bien de grosses poignées lorsque le printemps était chaud et précoce. Ensuite, elle les faisait sécher, avant que leur parfum ne monte en spirale vers le ciel rejoindre les étoiles. Elle accomplissait ces gestes en chantant à mi-voix, mais en guise de prière cette fois : Aux marches du palais, Y a une tant belle fille, lon la… Et les larmes coulaient sur ses joues empourprées. Avec son père, la vie ne changea guère, ou, plus exactement, elle devint pire. C’est-à-dire que Jacques Ballestre lui montra beaucoup moins d’intérêt que sa mère ne lui en avait témoigné. Seule Magali, tout en s’occupant de l’intendance, lui apportait sans cesse un peu d’affection et lui redonnait l’espérance. Mais on était loin de l’amour qu’Armande aurait souhaité, et que, bien entendu, elle aurait mérité. Résultat, la fillette était devenue taciturne et affichait souvent une triste figure. Toutefois, elle ne disait rien à personne de ses soucis ni de ses doutes, de ses désirs ni de ses chagrins. Seule, elle l’avait toujours été, et seule elle resterait, se disait-elle, résignée, sans voir se lever un nouveau matin. À PROPOS DE L'AUTEUR L’amour d’ Alysa Morgon pour la nature imprègne chaque page de cette histoire. Et grâce à la poésie qui se dégage de sa plume, l’auteur nous fait cadeau de ce merveilleux sentiment de connaître vraiment quelqu’un qui n’existe pourtant que dans un livre. Alysa Morgon est née en Provence. Elle y passe toute son enfance et sa jeunesse, entreposant méticuleusement dans sa mémoire des souvenirs qui nourriront son imagination de romancière des années plus tard. À vingt ans, elle change d’accent et s’installe dans les Hautes-Alpes, où elle réside encore aujourd’hui (Gap). Dans chacun de ses romans, les lecteurs retrouvent les couleurs, les senteurs, les coutumes et les traditions provençales, celles d’une Provence qui a malheureusement disparu aujourd’hui.
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