L'herbe est bleue comme tes yeux

De vieilles rancunes renaissent peu à peu entre deux familles issues de classes sociales opposées, jusqu'à ce qu'un drame arrive, aux conséquences redoutables... Du vendredi au dimanche matin, on suit tour à tour les protagonistes d'un drame, conséquence de vieilles rancunes entre deux familles de milieux sociaux opposés : Brigitte Lefebvre, Jean Dufour, Fabrice Lefebvre, Élise Dufour, puis enfin Willy Lefebvre, nous donnent leur lecture personnelle des événements qui précèdent l'assassinat. Brigitte est une épouse servile et courageuse qui souffre de sa transparence. Elle est femme de ménage, approchant de la cinquantaine. Brigitte est mariée à Fabrice, son héros volcanique rendu aigri, selon elle, par un travail à la chaîne dans l'usine dont Jean Dufour a récemment pris la direction. Lui et sa femme semblent s'amuser à leur rendre la vie dure, vengeance contre les persécutions de Fabrice sur Jean lorsqu'ils étaient à l'école. Jean Dufour ne se sent pas à sa place dans le rôle du nouveau PDG de l'usine créée par son père, alors qu'il voudrait tant le rendre fier de lui. Mais il peine à prendre des décisions. Difficile également de trouver la bonne attitude devant les attentes à son honneur de son ancien tortionnaire d'école devenu son ouvrier, Fabrice Lefebvre. Quand Jean réagit, c'est avec exagération : il le frappe dans la rue, sans que celui-ci réagisse... Fabrice a une vie difficile en ce moment, il doit dorénavant travailler pour celui qu'il martyrisait, se mettant la pression pour préserver sa position aux yeux de sa femme et de Dylan, employé lui aussi à la chaîne. Même la femme Dufour semble le poursuivre. De plus, il souffre de douleurs intimes qu'il ne révèle à personne, même quand elles risquent de le faire renvoyer de l'usine. Les crises et bouffées de chaleur le paralysent également quand Jean le frappe dans la rue. Avant que Jean reprenne l'entreprise d'Harold Dufour, Élise était auxiliaire de puériculture. Elle adorait être avec les enfants. Maintenant, le rôle d’Élise semble se cantonner à gérer les angoisses existentielles de son mari, pour lequel elle n'a plus de désir. Quand Élise revoit Brigitte Lefebvre, qui faisait autrefois le ménage à la crèche où elle travaillait, elle se remémore son jeune fils, Kevin, qu'elle soupçonnait être précoce. Élise s'est trouvé un challenge : sortir Kevin de la misère intellectuelle dans laquelle sa famille le condamne. Willy aura bientôt 16 ans et est en échec scolaire. En colère contre ses professeurs, contre sa famille qui idolâtre Dylan et néglige Kevin, il rêve d'une vie meilleure et deale du cannabis. Mais ses potes veulent l'embarquer dans un braquage. Willy hésite. Les excès de colère et les humiliations de son père finissent de le décider. Plongez-vous dans ce polar psychologique et social aux nombreux enjeux et suivez tour à tour le point de vue personnel de cinq personnages bien différents dont la vie est bouleversée... EXTRAIT Et puis, il y a d’autres choses qu’elle n’a pas aimées. Elle a déposé Kevin, son dernier, dans sa cour d’école, pour le mettre en garderie avant que la classe commence. Comme à chaque fois qu’elle peut le faire. Mais la différence avec les jours précédents, c’est que cette fois, elle est restée faire le ménage. Et elle l’a vu, au milieu des autres. Au milieu des enfants de bourgeois. C’est écœurant de voir les fringues qu’on peut acheter juste pour un gosse ! Des trucs neufs, pas un trou, pas une tache. Des vrais vêtements de grands, à la mode. Des vêtements qui veulent dire « on n’est pas du même monde » !