L'épopée américaine de La Fayette
Legimi
Découvrez le destin hors du commun du marquis de La Fayette Gilbert du Mottier de La Fayette (1757-1834) a vingt ans à peine lorsqu´il embarque pour l´Amérique à bord de la Victoire. Les treize colonies américaines sont en révolte et bientôt en guerre, pour leur indépendance, contre l´Angleterre de George III. Grâce à des recherches minutieuses dans les correspondances officielles et familiales et dans les documents diplomatiques, Daniel Binaud raconte l´épopée américaine de La Fayette, de 1777 à 1779. Deux années riches et mouvementées où le futur héros des « deux mondes » nouera une amitié indéfectible avec George Washington, l´homme de l´Indépendance, participera au conflit entre colons et Anglais, connaîtra la guerre civile entre insurgés et conservateurs favorables à l´Angleterre, découvrira les Indiens qui jouèrent un rôle important dans ces affrontements. Ainsi, La Fayette prend la mer le 26 avril 1777, en bravant l´interdiction du Roi. Après sept semaines de traversée, il débarque en Caroline et se rend avec ses compagnons à Philadelphie, siège du Congrès. Il offre ses services, déclarant: « J´ai le droit d´exiger deux grâces : l´une est de servir à mes dépens, l´autre est de commencer à servir comme volontaire. » Non sans difficulté, il est incorporé dans l´armée des Etats-Unis au mois de juillet... Ce récit historique se lit comme un roman, celui de l´aventure américaine de La Fayette. EXTRAIT Les deux mains appuyées sur le bastingage, un des passagers regardait s’éloigner la côte. Assez grand, mince, il était vêtu d’un manteau gris et coiffé d’un tricorne de même teinte. Les bas blancs, bien tirés dans des chaussures à boucles d’argent, il dénotait par la qualité et l’état de sa tenue un homme d’un certain rang. Il se tenait un peu à l’écart des autres dont l’intérêt était capté par les manœuvres du navire et par les perspectives pleines d’inconnu qui s’ouvraient devant eux. Une certaine mélancolie flottait dans son regard, alors que la côte basque, peu à peu, s’estompait en une ligne brune où les détails de l’habitat humain avaient disparu depuis déjà un moment. Un homme, nettement plus âgé que lui, vint s’accouder à son coté. D’une voix marquée par un accent tudesque il s’exprima en regardant la mer : — Alors, Gilbert, nous sommes enfin en route. Quand reverrons-nous ces côtes, mon ami ? Son compagnon esquissa un sourire aimable mais exempt de gaieté. — Mon cher Johann, l’heure, sans doute n’est plus aux questions. La porte du destin s’ouvre devant nous. Puissions-nous l’affronter avec détermination même s’il n’est pas toujours conforme à nos vœux.
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