L'épine dans le pied
Legimi
Entre roman et essai sur notre société, entre Afrique et France, ce livre vous emportera ailleurs. L’Épine dans le pied se lit la tête ailleurs, comme la balade d’un homme entre son adolescence coloniale et son goût pour l’avant-garde des idées, entre le surgissement factice de l’Afrique dans ses mystères équatoriaux et son échec à prendre place à bord du train du développement qui conduit à l’échec de toute relation intrasociale, fût-elle intime. Mais c’est également un hymne à l’amour inexpliqué et pourtant de belle facture poétique, tel le refrain revient tout au long de l’histoire, la longue complainte déchirante de Billie Holiday Day in and Day out…, qui soutient en filigrane le vaudou qui porte cette énigme, cet inexplicable dont seule une ethnopsychiatre française parvient à dénouer les fils de l’écheveau. C’est un questionnement sur le retentissement du choc de la colonisation dans l’âme d’un jeune Africain, la recherche de ce dernier sur son passé – fût-il glauque ou non – la poésie des âmes égarées, et la lecture attentive en tant que processus d’acquisition d’une parfaite identité, celle-là même qui dit le vrai de la condition humaine. Puis, succinctement, cette déclaration d’amour pour Paris, qui reste le seul endroit où le Monde entier lit encore, et est lu. Laissez-vous balader entre passé et avant-gardisme par cet hymne à l'amour inexpliqué, à la poésie, ce questionnement sur la colonisation africaine et cette déclaration d'amour pour Paris. EXTRAIT Le féminisme ne consiste pas à tenir des discours ex cathedra dans des conférences çà et là, il s’incarne dans des comportements de tous les jours, dans lesquels le mécanisme de l’égalité s’adapte et fonctionne. L’amour réside dans la liberté. Il faut imposer la modernité. Pourquoi, comme par hasard, les féministes africaines ont-elles exclu les hommes de leurs conférences ? Les hommes ne sont-ils donc pas féministes ? Aussi vrai que le Ciel et la Terre perdureront, il y aura des hommes qui aimeront passionnément des femmes, comme il y en aura qui ne les aimeront pas, de même qu’il y aura des femmes qui sauront aimer et celles qui n’aimeront jamais et donneront jusqu’à ce que mort s’ensuive leur corps en pâture à l’esclavage ou en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes, parce qu’elles auront justifié la morale des montagnes : « C’est ainsi »... Le prix à payer. Il est toujours question de prix. Mais tout être humain, homme, femme ou enfant, a un prix. Nonobstant, personne n’a le droit de payer un être humain, il y a là plus qu’un vice anodin : c’est un crime. De surcroît, le vice doit rendre hommage à la vertu, et l’ignorance, céder la place aux Lumières. Ainsi, l’Afrique connaîtra son Siècle de Lumières à elle. À PROPOS DE L'AUTEUR Georges Monny est né au Cameroun en 1956 d’une mère anglophone et d’un père francophone. Petit-fils d’instituteur à la Mittelschule du Protectorat allemand, la langue française, dont il avoue flirter avec le bagout, est donc une langue d’arrivée. Praticien des lettres, amoureux du livre, Georges Monny a fait carrière dans l’édition et ensuite dans la Fonction publique internationale avant de revenir par ce roman à ses coups de cœur adolescents : l’envie de témoigner de vivre.
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