Du Marais une autre vision du Grand Siècle
Legimi
Un mélange bien dosé de morceaux historiques mêlant voix et instruments, qui touchent à la vie quotidienne du Grand Siècle dans tous ses aspects. « C’est un livre à la vérité, mais c’est un livre miraculeux…Quand quelqu’un donc souhaite lire, il bande…cette machine, imaginée par Cyrano de Bergerac, puis il tourne l’aiguille sur le chapitre qu’il désire écouter, et au même temps il sort de cette noix comme de la bouche d’un homme, ou d’un instrument de musique, tous les sons… qui servent, entre les grands lunaires, à l’expression du langage… » Le présent ouvrage tente de remplir cette « noix magique » d’un cocktail de morceaux choisis concernant les tours et détours de la vie au Grand Siècle, vue du Marais. Le livre offre tout particulièrement une nouvelle grille de lecture des Lettres de Mme de Sévigné. Ouvrez, à l’instar de Cyrano, votre « noix » au chapitre premier choisi, suivi de bien d’autres. Illustrations de Raphaël Gaillarde, photographe, qui a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels Etranges animaux sur les coulisses de la Comédie-Française, avec Denis Podalydès. Un livre d'histoire aussi passionnant qu'un roman, consacré au XVIIe siècle et traitant en particulier les Lettres de Mme de Sévigné, accompagné d'illustrations réalisées par le photographe Raphaël Gaillarde. EXTRAIT Dans un lettre de Chapelain à Madame de Sévigné, il est question de miroirs plus subtils, au sujet d’une pièce de Le Tasse : Renaud …se faisait des miroirs des yeux de sa maîtresse dans lesquels, en qualité de miroirs, il ne pouvait que se mirer et se voir lui-même et non pas sa maîtresse… Boileau, dans son Art poétique- dépeint la comédie comme un miroir de la société : La comédie apprit à rire sans aigreur…Chacun, peint avec art dans ce nouveau miroir,S’y vit avec plaisir, ou crut ne s’y point voir… Quoiqu’il en soit, les miroirs furent à la mode et leur technique de fabrication de plus en plus maîtrisée : les glaces importées de Venise cédèrent le pas à celles nouvellement fabriquées dans le faubourg Saint-Antoine puis à Saint-Gobain, à l’initiative de Colbert, l’éminent fondateur des manufactures royales. Les glaces de grande taille supplantèrent entre autres les portraits sur le dessus des cheminées. Mme de Sévigné en connaissait le prix : je blâme, maternellement et en bonne amitié, l’envie qu’à M. de Grignan de vous donner un autre miroir. Contentez-vous, ma chère bonne, de celui que vous avez. Il convient à votre chambre…il est à vous par bien des titres, et tout mon regret, c’est de ne vous en avoir donné que la glace. J’aurais été bien aise, il y a longtemps, de le faire ajuster comme vous avez fait. Jouissez donc, ma bonne, de votre dépense sans en faire une plus grande, qui serait superflue et contre les bonnes mœurs dont nous faisons profession… Le summum de la mise en œuvre des miroirs se trouve dans la Galerie des Glaces de Jules Hardouin-Mansart. Rien n’est égal à la beauté de cette galerie de Versailles, en dit Mme de Sévigné, cette sorte de royale beauté est unique dans le monde. Les lois physiques de l’optique étaient elles aussi de mieux en mieux connues, notamment par les travaux de Descartes. Justement, en parlant du loup… je le vois, dans mon miroir, traverser la Place pour se rendre chez les Minimes dont il était un familier. Que pouvait-il faire chez ces religieux ? Il faudra nous renseigner plus avant à ce sujet.
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