Carnets moscovites
Legimi
Un portrait contemporain du quotidien à MoscouCes Carnets moscovites sont faits pour tous les amateurs de trous noirs d’où surgissent le pire, le meilleur, et surtout l’absurde. Avec un peu d’énergie vitale, le lecteur aventureux ne doit pas hésiter à s’y engouffrer, sans attacher sa ceinture, mais cela reste une illusion car elle n’est plus accrochée à rien depuis longtemps. C’est normal : la Russie est une terre d’immensité, et de tous les possibles ! Au fil du voyage, il découvrira l’histoire ancestrale de sa capitale, son racisme supposé, son alcoolisme réel ou illusoire, son regard sur l’Occident, mais aussi et surtout des Moscovites parfois déroutants, souvent généreux, et toujours inoubliables ! Saisi par la main ferme de l’auteure, il se réjouira d’être devenu le témoin de cette plongée de plusieurs mois à Moscou, où même le chaos apparent finit par faire sens.Plongez au coeur de la capitale russe et de sa population grâce à cet ensemble d'observations et de pensées résultant de deux longs séjours d'immersion moscoviteEXTRAITLes pages de ces dictionnaires sont tapissées de milliers de ces créations poétiques qui ne cessent d’enrichirm on imaginaire. Bien sûr, il y a moins cocasse, comme« arroser le gazon» (avec les femmes seulement), ou« composter le ticket d’entrée» (dernière action qui,e lle, peut s’effectuer avec l’orifice universel aux deuxs exes), et d’autres mots qui sont les productionsp honétiques d’une langue populaire infiniment riche et,h élas, en partie disparue: «brimborions», qui désignea ussi les «joyeuses» ou les «précieuses»;« baderne», mot injustement oublié à notre époque etq ue je vais remettre à la mode dès mon retour;« salpingite», aussi pour ivrognerie. D’autres termes ete xpressions soumis à mon sagace regard subissent mas évérité, comme ces expressions d’un faible génie langagier, dont «tout juste, Auguste», tandis que d’autres éveillent mes doutes les plus terribles: quelqu’un a-t-il déjà entendu l’expression «t’as les cakes», dans le sens de «t’as la classe», ou «koshokuter» pour «manger»? Je me demande parfois si je ne fais pas preuve d’un véritable culte de la pureté de la langue se doublant d’un goût malsain pour le nettoyage par le vide et l’empêchement de toute pensée alternative.À PROPOS DE L'AUTEURAncienne élève de l'École normale supérieure de Lyon, de l'EHESS et de l'INALCO, Ombeline Philizot à étudié l’histoire, les sciences politiques et le russe. Lectrice de français à l’université d’État Lomonossov de 2010 à 2011, stagiaire à l'Institut culturel français de Moscou en 2012-2013, elle a passé plusieurs années à travailler en Russie. Elle est actuellement professeur d'Histoire-géographie et enseigne en Russie. Elle est actuellement professeur d'Histoire-géographie et enseigne en langue française et en langue allemande pour les élèves de section européenne.
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