Bye Bye Leningrad

Bye Bye Leningrad

Legimi

Une fiction entre les Etats-Unis et l'ex-URSS Bye bye Leningrad pose un regard particulièrement original sur la vie quotidienne dans l’ex-Union soviétique et les Etats-Unis de la seconde moitié du XXe siècle. En partie autobiographique, ce livre est à la fois un roman picaresque et d’apprentissage. Son héroïne, Tatyana Dargis, a grandi en URSS. Après une adolescence durant laquelle ses malheurs en amour n’ont d’égal que ses déboires intellectuels et administratifs avec le KGB, elle émigre aux Etats-Unis où de nouvelles absurdités (capitalistes, cette fois) lui donnent un aperçu cinglant de la vie en Occident. Avec un sens aigu des sous-entendus et un art de la satire qui se prête merveilleusement à la description des mille contradictions propres au déracinement, Ludmila Shtern brosse un tableau profond quoique hilarant des deux grandes puissances mondiales à la fin de la guerre froide. Nourri d'influences autobiographiques, ce roman décrit les conflits politiques entre les deux géants de la Guerre froide CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE - "Humour, profondeur sociale, ironie, philanthropie : ces traits distinctifs révèlent une auteure attachante dont les singulières péripéties se lisent d’une traite." (Livres Critique) - "Son originalité et son principal attrait, c’est le ton, toujours drôle, souvent grinçant, avec lequel est restituée cette tranche de vie." (Régis Sully, BSC News magazine) - "Ludmila Schtern nous propose un panorama non dénué d’ironie sur ses deux patries : l’Union Soviétique de sa naissance et les États-Unis, son pays d’adoption. Elle nous dévoile l’envers des livres d’histoire en mettant en lumière le quotidien des petites gens de ces deux pays, leurs travers et leurs us et coutumes." (La Plume ou la vie) - "Ludmilla Shtern raconte avec une rare pertinence ses déboires avec la bureaucratie russe, déboires sur des sujets mineurs mais qui peuvent vous valoir tout votre avenir. On rit même et pourtant, c’est dramatique. La famille finit par réussir à rejoindre l’Amérique, mais la réalité n’est pas aussi douce que le rêve, l’administration n’y est pas non plus en peine de vilenies. Une joyeuse satire !" (GB, BB Le Mag Urbain/Dijon) A PROPOS DE L'AUTEUR Ludmila Shtern a quitté l’Union soviétique pour émigrer aux Etats-Unis en 1976. Née à Leningrad, elle vit désormais à Boston. EXTRAIT À compter du jour où nous déposâmes nos papiers pour demander l’autorisation de quitter le pays, le temps s’arrêta. Si l’on s’en tient au calendrier, il s’écoulait pourtant à toute allure. Six ou sept mois avaient dû passer. Mais dans mon souvenir, ils se fondaient en un seul et même jour accablant, gorgé de la crainte qu’on nous accorde l’autorisation de quitter le pays et de l’horreur qu’on nous la refuse. La famille n’était plus qu’un vaste champ de ruines. Mon mari Tolia restait prostré dans son lit avec quarante de fièvre mais sans diagnostic. Maman, d’ordinaire si impeccable, si fière et si élégante, restait assise sur le divan en robe de chambre, les cheveux en désordre, à se balancer comme un vieux juif en prière, répétant avec mélancolie et monotonie : « Non, je n’irai pas, non, non, je n’irai pas. Pourquoi le devrais-je ? Qui me chasse ? C’est ici qu’est toute ma vie… Du jour au lendemain, d’un coup, comme ça… Je ne bougerai pas de là, nulle part, jamais… » Comme en écho à ce faible bredouillement, en moi se soulevait un vague trouble où se mêlaient rage, tendresse, repentir et culpabilité.

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