Berceaux maudits

Berceaux maudits

Legimi

Un témoignage bouleversant sur les horreurs de l'inceste et de la pédophilieCe livre autobiographique relate la jeunesse d’une enfant que le hasard de la naissance a menée au bout de l’horreur mais que la soif de vivre a tirée du néant. Ce témoignage bouleversant illustre la capacité de résilience d’une petite fille maltraitée par ses parents, placée dans un orphelinat et qui connaîtra l’horreur de l’inceste et de la pédophilie. Le réseau semble se mettre en place lorsque le père décède, mais ce décès fait éclater l’affaire. Le thème de la résilience est ici abordé par l’auteur, rétablie dans sa vie de femme, et qui nous parle en faisant appel à la confiance enfouie en chacun de nous. Malgré ses malheurs et par sa seule volonté ferme et bienveillante, l’auteur a tracé avec succès sa route vers la réussite familiale et professionnelle. Ce livre est un message d’espoir et de courage.EXTRAIT La juge de la jeunesse chargée de notre dossier familial avait été d’une redoutable efficacité. Il faut dire qu’elle avait été bien aidée par mes parents. Dans leurs pérégrinations, mon père et ma mère avaient accumulé tant d’indices de leur toxicité parentale qu’il suffisait au juge de les rassembler pour disposer du tableau le plus complet de ce que la misère peut faire quand elle gangrène à ce point une famille.C’est sur son ordre que la police était venue nous débusquer d’abord, nous enlever ensuite. J’avais un an et trois mois, une année de plus que Suzy, le bébé aux grands yeux ronds. Mon frère aîné, Martin, avait six ans et demi. Les autres le suivaient, bien ordonnés, avec chaque fois une année de retard. Mes parents avaient mal élevé leurs enfants, c’était incontestable. Ils avaient cependant procréé dans l’ordre, avec une régularité de métronome. La capacité d’enfanter en cadence, on ne pourra jamais la leur enlever. Nicole suivait ainsi Martin d’une année. Elle avait quatre ans et demi. Johnny la talonnait avec un an de moins tandis que Béatrice lui emboîtait le pas tout juste une année après. William venait ensuite avec un an de retard sur Béatrice et une année d’avance sur moi. Nos âges se suivaient à la queue leu leu. Chacun de nous avions attendu un an celui qui nous succédait. Pendant toutes ces années, de grossesses en accouchements, ma mère était au bout du compte restée rarement seule dans son propre corps. Elle avait elle-même vingt-huit ans au moment de notre placement. Quant à mon père, il venait tout juste de s’offrir une cuite d’enfer pour fêter son trente-quatrième anniversaireÀ PROPOS DE L'AUTEUR Bruno Humbeeck est actif à la fois sur le terrain en tant que travailleur psychosocial et dans le domaine de la recherche en tant que collaborateur scientifique. Cette double approche des questions de société contribue à rendre sa vision particulièrement convaincante. Il est aussi formateur au CREAS - Université de Mons et auteur de plusieurs publications dans le domaine de la maltraitance, de la toxicomanie et de la prise en charge des personnes en rupture psychosociale. 

67.66 PLN