African tabloid
Legimi
Un polar riche, dense et habité.Libreville. 2008. Un an avant les élections, un type est retrouvé mort sur une plage de Libreville, près du palais de la présidence de la République, une balle dans la gorge et deux doigts de la main gauche coupés. La victime est un journaliste d’investigation connu pour ses enquêtes très sensibles sur le pouvoir dont il dénonçait la corruption et la main mise sur les affaires du pays. Pour la corporation, la société civile et les associations de défense de la presse, il s’agit là, à l’évidence, d’un assassinat politique. Mais à Libreville, comme partout ailleurs en Afrique, les apparences sont souvent trompeuses…Une vision acide et désenchantée de l’Afrique… Tour à tour jubilatoire, sensible, ironique, mordante… mais toujours sans aucune complaisance !EXTRAITLe Gabon doit son nom à l'estuaire qui ceinture les côtes du quartier du Plateau. Les explorateurs portugais qui l'ont découvert en 1472 lui ont donné le nom de Gabão parce qu'il ressemblait à un caban. Très imaginatifs, ces Portugais ! Fondée en 1849, la ville de Libreville, quant à elle, doit son nom aux esclaves libérés du navire négrier L'Eliza. D'abord établie tout le long de la côte autour du Fort d'Aumale, la ville s'est peu à peu étendue sur le continent.Malgré l'indépendance du Gabon en août 1960, Libreville, ancienne capitale « vache à lait » de l'Afrique équatoriale française, ne connaît son expansion qu'avec le boom pétrolier au milieu des années soixante-dix. Depuis lors, Libreville est devenue une ville cosmopolite. Elle attire comme un égout tous les paumés du pays et de la sous-région. Exode rural et immigration économique obligent. Mais le rêve gabonais est un mirage. Beaucoup en ont fait l'expérience.Libreville est une ville caméléon.Le premier touriste venu qui parcourt sa vitrine maritime lui trouverait le charme d'une ville développée avec ses immeubles de verre et de marbre. Mais c'est l'arbre qui cache la forêt. Derrière cette façade luisante s'étendent des agglomérations hétéroclites, des bidonvilles marécageux, infectés de rats et de moustiques.CE QU'EN PENSE LA CRITIQUEJanis Otsiemi dégaine ses polars comme autant de cartouches de liberté… Comme il dope son écriture d'un argot local débridé, ça devient un feu d'artifice. On savoure… - Le PointEn lui refusant un visa (avant de se raviser), en 2013, les services consulaires français de Libreville ont involontairement boosté la notoriété de cet encore jeune autodidacte, venu au polar pour être lu par ses ex-potes des « Etats-Unis d’Abéké », vaste bidonville de la capitale gabonaise où il a grandi. Écrits dans un français « gabonisé » avec force argot et néologisme imagés, ses quatre premiers romans se placent dans la veine du Noir urbain et constituent un document sans égal sur les réalités explosives d’une grande cité africaine. Barons de la Françafrique, notables « de souche », flics pourris, trafiquants ou petits voyous décérébrés : Otsiemi n’épargne personne, sans jamais oublier d’être au plus près de ses lecteurs. Avec quelques autres, peu nombreux encore, il incarne l’émergence du genre sur un continent africain dont les grandes plumes sont surtout lues à l’étranger. - MarianneÀ PROPOS DE L’AUTEURJanis Otsiemi est né en 1976 à Franceville au Gabon. Il vit et travaille à Libreville. Il a publié plusieurs romans, poèmes et essais au Gabon où il a reçu en 2001 le Prix du Premier Roman gabonais. Roman social et urbain, style (très) direct, récit émaillé d’expressions savoureuses, Janis Otsiemi signe des romans miroir de la société gabonaise telle qu’il la vit et la perçoit aujourd’hui ! Il a obtenu le Prix du Roman Gabonais pour La vie est un sale boulot. Une révélation …
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