Adieu Kobé
Legimi
En pleine guerre, un franco-anglais quitte le Japon pour rentrer en Grande-Bretagne. Juillet 1941, alors que les combats font rage en Europe, des bruits de bottes résonnent dans le reste du monde. En Asie, les Occidentaux expatriés commencent à craindre l’avenir. Ils voient les juifs tenter de fuir les persécutions nazies et le Japon impérial se préparer à entrer en guerre. Après quarante ans passés au pays du Soleil Levant, l’auteur de ce journal, franco-anglais, se prépare à tout quitter pour retourner en Grande-Bretagne. Chaque jour dans son carnet de bord, il retrace son voyage, du départ de Kobé, le 20 août 1941, à l’arrivée à Greenock, le 16 janvier 1942, en passant par Shanghai, Batavia, Hong Kong et Singapour. Les nouvelles de la guerre, les espoirs et pronostics des membres de l’équipage, l’indignation de l’auteur face à l’attitude du régime de Vichy et sa joie de voir les troupes alliées remporter des batailles, l’attaque de Pearl Harbor et l’entrée en guerre des États-Unis, l’engagement des hommes dans les forces de la France libre… Cet ouvrage nous offre un regard nouveau sur le conflit, celui d’un habitant du Japon qui tente de garder contact avec l’Europe dont il est originaire. Il met également en lumière un fait méconnu : les nombreux déplacements de populations civiles asiatiques. Découvrez le récit d'un exilé, entre l'Asie et le monde occidental, en plein coeur du plus grand conflit mondial. Un carnet de bord qui nous offre un nouveau regard sur la guerre et le quotiden des gens à cette époque. EXTRAIT Déjà, depuis des mois, pour ainsi dire depuis 1940, l’atmosphère au Japon était chargée d’électricité. La clique militaire, prenant de plus en plus d’emprise sur le gouvernement et aussi sur la population, préparait dans l’ombre ses plans d’agression, tout d’abord sur la France prostrée, puis sur l’Angleterre, tâchant, malgré tout, de garder les bonnes grâces des États-Unis, dont elle avait tant besoin et peur. Il serait oiseux de reprendre les tractations infructueuses pour le Japon, entre ce dernier pays et les Indes néerlandaises4, colonies en position similaire d’avec la France métropolitaine et l’Indochine, puisque comme pour cette dernière, la mère patrie avait été conquise. Si l’on compare toutefois la dignité des Hollandais avec le défaitisme des gouvernants français métropolitains ou coloniaux, on est écœuré, surtout lorsque, comme cela est le cas avec moi, on aime la France avec ferveur. Bref, passons. Le ciel se chargeait de nuages et par ordre de l’ambassadeur d’Angleterre, les consuls avaient vivement conseillé à leurs ressortissants de quitter le Japon, sinon les hommes, retenus par leurs occupations, du moins les femmes et les enfants. La mégalomanie nippone devint de plus en plus manifeste, le tempo s’accentuant avec la quantité d’Allemands venus en délégation soit commerciale ou industrielle ou bien culturelle (Hitlerjugend, etc.). A PROPOS DE L'AUTEUR Antoine Bruneau est historien. Ancien conservateur du Musée de Loigny-la-Bataille (région Centre-Val-de-Loire), il s'est spécialisé dans l'étude des témoignages historiques. Après le Journal d'un collabo ordinaire (Éditions Jourdan, 2018), il poursuit ses recherches sur les participants anonymes du second conflit mondial.
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