Vague scélérate

Émile Voisin craint pour sa vie. Un mystérieux véhicule le harcèle. Il roule vers Québec pour chercher secours auprès de son collègue John Saint-Louis. Son délire ne fait que s’amplifier depuis la lecture d’un article stipulant que des chercheurs américains et japonais viennent de mettre au point une découverte tout à fait similaire à celle que sa propre équipe est sur le point de divulguer. Deux perceptions des faits conduiront le récit : l’optimisme, la désinvolture, la verve débridée de Saint-Louis agiront sur la rigueur et le doute systématique de Voisin. À l’instar des policiers, John entraîne son ami dans une poursuite échevelée des spoliateurs. De visites en rencontres, d’une réflexion à l’autre, ils finiront par ouvrir quelques pistes. Mais, la lumière viendra d’un personnage haut en couleurs, dont le discours prolixe mènera Émile Voisin tous azimuts selon ses émotions, ses fantaisies, dévoilant des informations percutantes au compte-gouttes. D’autres rebondissements viendront soutenir l’attention du lecteur jusqu’à la fin de ce roman. Sur un écran imaginaire, chercheurs et professeurs universitaires évoluent dans un microcosme à l’abri des mesquineries. Mais, en réalité, ils sont soumis à la pression constante de la performance. Aucun espace pour le doute ou la maladie. L’ambition peut devenir dévastatrice, alimenter des tempêtes intérieures, générer des drames mortels. Une conjoncture non étrangère aux politiques actuelles des pays occidentaux où la finance règne sur la culture, abolit les principes d’équité sociale, impose leurs objectifs aux chercheurs. À PROPOS DE L'AUTEURE Thérèse Paquin est une auteure québécoise. Elle a enseigné les lettres aux collèges Margarita (Verdun) et John Abbot (Sainte-Anne-de-Bellevue), puis, à l'Université du Québec à Rimouski. Après expositions de tableaux, publication d’articles, essais, documents pédagogiques sur l’enseignement du français et de la littérature pour enfants, paraissent ses premières œuvres littéraires. Saint-André Station, roman qui prend la forme de récits fictifs adressés à un frère malade, connaît un franc succès de librairie. Gare au chaperon a été retenu par les Éditions Grasset (Paris) jusqu’à la dernière sélection. Après ces publications, pendant plusieurs années, elle s’est consacrée à l’étude de la psychanalyse au GRIFRIC (Groupe Interdisciplinaire Freudien en Recherche et Intervention Clinique). L’ensemble de sa vie est imprégné des lieux où elle a passé son enfance, Saint-André de Kamouraska, la gare et son environnement sauvage et isolé, le fleuve et ses montagnes bleues. Son retour près du grand fleuve pour la deuxième partie de sa carrière inspire le décor où évoluent les personnages de ses œuvres.