Un mort sans visage
Legimi
Quelque part, dans une ville portuaire des bords de la Seine au printemps 1953... Julien Lucas, orphelin de père, élevé par une mère qui a vécu toute sa vie dans le culte d’un mari trop tôt disparu, est devenu un jeune homme ordinaire, transparent, qui n’a jamais su ou pu prendre sa place... Comptable dans une usine, sa vie se partage entre son bureau et le petit appartement que lui a laissé sa mère, décédée depuis peu. Julien est secrètement amoureux de Catherine L., une collègue qu’il n’ose aborder... Elle a grandi à la campagne, dans une famille de paysans et a décidé de venir à la ville, de changer de vie et de gagner sa liberté. Dans les années cinquante ce n’est pas si facile pour une femme ! Un soir, alors que Julien a enfin trouvé le courage d’inviter Catherine au café, il se retrouve, à son insu, confronté à une situation étrange. Son destin bascule, un crime est commis ! Qui est le mort ? Qui est l’assassin ? Qui est Julien ? Est-il devenu fou ? Voilà le questionnement auquel est confronté le lecteur qui, au fil des pages, a bien du mal a reconstituer le puzzle de cette histoire qui nous fait réfléchir sur la difficulté à être, à exister, quand on n’a pas eu la chance de grandir dans le « bonheur » et la joie ! Un thriller psychologique à l'engrenage implacable qui interroge sur la folie et la solitude de l'individu face à la société. EXTRAIT Je m’appelle Julien Lucas et je ne suis pas fou ! Il faut que je m’en persuade ! Je le répète comme une litanie, une incantation, une prière. Comme si je croyais en Dieu. Je parle à haute voix afin que mes paroles retiennent ma raison chancelante, et, aussitôt, je me tais, horrifié à l’idée que les fous aussi parlent seuls. Mais on ne devient pas fou du jour au lendemain, sans raison ! Et, inlassablement je répète entre mes dents : « Pas fou... pas fou ! » comme enfant dans l’ombre de mon lit, je me plaignais à mi-voix, afin de ne pas réveiller ma mère : « J’ai mal ! » Ma mère n’est plus, mais aujourd’hui encore, je crains de réveiller quelqu’un ou quelque chose : un malheur plus grand, une certitude insoutenable... et mon affolement grandit jusqu’à la nausée. À PROPOS DE L'AUTEUR Après Le Rocher des Doms en 2009 et La Maison aux yeux baissés en 2011, récompensé par le prix des lecteurs de la médiathèque Goncourt de Bar-sur-Seine, Marie-José Caner nous revient avec un roman où psychologie et suspense se conjuguent pour maintenir le lecteur en haleine face à l’histoire d’un jeune homme ordinaire, dans une petite ville de province, au milieu des années cinquante...
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