Tibet, les chevaux du vent
Legimi
Le Tibet de ses origines à nos jours. Ce livre retrace l'histoire du Tibet jusqu'à aujourd'hui et développe l'aspect culturel et religieux des traditions tibétaines. Destiné aussi à accompagner le voyageur, il détaille les itinéraires et décrit les principaux sites à visiter. Découvrez un livre qui explore les différentes facettes du Tibet : son histoire, sa culture, sa spiritualité, ses traditions et ses merveilles à visiter. EXTRAIT L’intérieur de la tente est identique chez tous les nomades tibétains. Dans la partie gauche, appelée la « tente des femmes », sont effectuées les activités « blanches » : lait, beurre, fromage, etc. Cette partie sert aussi au stockage de la nourriture. La partie droite est réservée aux hommes, aux travaux « rouges » c’est-à-dire à tout ce qui concerne la viande, et aussi aux hôtes. Ces deux parties sont séparées par le foyer en terre ajourée sur lequel reposent les marmites, et que l’on alimente régulièrement de bouses séchées et de tourbe, le bois étant pratiquement inexistant sur les hauts plateaux. Dans la partie des hommes se trouve en général un petit autel sur lequel brûlent en permanence des lampes à beurre devant des représentations de divinités. C’est près de celui-ci que s’assied le chef de famille. Cette division est très stricte : si on met de la viande dans l’espace des femmes, on dit, selon une ancienne croyance bön, qu’un désastre va s’abattre sur les hommes et les animaux car les dieux célestes sont dérangés. Ici, le terme « céleste » signifie le ciel de la tente, à savoir le trou ménagé pour évacuer la fumée. Ce trou symbolise la divinité et ne doit jamais être fermé. Si les jeunes tendent mal la toile, les personnes âgées leur diront : « N’obscurcissez pas le ciel, car nous craignons les ténèbres… » Tout autour de la tente sont disposés coffres de rangement, sacs à grains, couvertures et peaux qui constituent, avec les ustensiles de cuisine et les barattes, tout le mobilier. Cette tente principale est appelée la « demeure noire », généralement tissée en poil de yak, souvent entourée de murets pour la protéger du vent tandis qu’à proximité peuvent se trouver d’autres tentes, dont une plus petite pour les parents, lamas ou amis de passage, une autre qui sert d’entrepôt et la dragur, tente décorée de motifs de bon augure. Cependant, comme le constate Goldstein, vivre sous la tente est une solution de facilité pour les nomades plus qu’une fin en soi. Certains, notamment dans les régions du lac Namtso ou du lac Kokonor, se sont fait construire, en plus de la tente principale, des maisons en dur à l’emplacement de leur base régulière d’hivernage, ce qui constitue une amélioration appréciable et est considéré comme un signe extérieur de richesse. Ainsi ce qui fait le pasteur tibétain n’est pas la tente ou le nomadisme mais le fait de ne dépendre que de ses troupeaux pour sa survie, n’ayant aucun apport agricole. À PROPOS DE L'AUTEUR Jérôme Edou est né à Paris en 1952. Après des études de sociologie, il découvre le bouddhisme en Inde et au Népal dans les années 1970 et réside depuis dans ce dernier pays. Grand voyageur, tibétologue et écrivain, il a publié Tibet, les chevaux du vent à l'Asiathèque, une introduction à la culture tibétaine qui fait autorité. Il écrit pour la revue Trek Magazine et dirige Base Camp Trek, une agence de voyage francophone basée à Katmandou, qui organise notamment des trekkings. René Vernadet (né en 1927) est un cinéaste et réalisateur et un écrivain de montagne. Passionné par le Tibet depuis 1962 et conférencier de Connaissance du Monde, il a pris sa retraite à Chamonix, mais reste actif dans les réseaux des fervents de l’alpinisme.
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