Les matérialismes et la chimie

Les matérialismes et la chimie

Legimi

Une réflexion approfondie sur le lien unissant la chimie et le matérialisme La chimie a longtemps été délaissée par la philosophie et l’histoire des sciences. Elle offre pourtant de riches perspectives, en particulier pour la réflexion sur le matérialisme. Elle peut tout d’abord servir de ressource pour argumenter une thèse matérialiste, comme le montre son usage par plusieurs penseurs matérialistes classiques (Gassendi, Diderot, d’Holbach). N’est-elle pas par excellence un savoir se prêtant à des analyses matérialistes, voire une science développant par son étude de la matière une sorte de matérialisme spontané ? Pourtant, elle a aussi pu être exploitée par des adversaires du matérialisme, devenant un terrain d’affrontement philosophique. Mais son rôle le plus intéressant semble la manière dont la chimie rénove le questionnement matérialiste. Loin d’être une simple source de résultats exploitables, la chimie permet un nouveau rapport à la matière, plus opérationnel et pratique. L’accent sur la matière, ses forces et ses qualités est d’ailleurs un trait non trivial du matérialisme chimique. Le matérialisme peut-il par la chimie (re)devenir une philosophie de la matière ? Y a-t-il un matérialisme spécifiquement chimique ? La chimie invite la réflexion philosophique à prendre en considération les cultures expérimentales et pratiques, l’effort théorique mais aussi l’imaginaire développés au sein du travail de la matière. Ce livre collectif s’intéressera aux questions originales que la chimie fait naître, en articulant la philosophie, l’histoire des sciences (de l’alchimie au XXIe siècle) et un état des lieux sur certains travaux de la science contemporaine. Ce livre collectif s’intéressera aux questions originales que la chimie fait naître, en articulant la philosophie, l’histoire des sciences et un état des lieux sur certains travaux de la science contemporaine. EXTRAIT La chimie vue comme une frontière d’organisation de la matière (en tant qu’elle délimite une certaine échelle d’espace, de temps et d’énergie pour les objets et les phénomènes qu’elle considère), rencontre naturellement cette autre frontière incertaine entre vivant et inanimé, en particulier autour de l’échelle moléculaire. La phénoménologie chimique repose aussi implicitement sur l’absence de niveau intermédiaire entre l’échelle moléculaire et l’échelle macroscopique (collectif homogène d’entités toutes identiques). À PROPOS DES AUTEURS François Pépin est philosophe, rattaché à l’Université de Nanterre-Paris Ouest (IREPH), pécialiste des Lumières, de la théorie de la connaissance et de l’épistémologie de la chimie. Sous sa direction, plusieurs auteurs ont contribué à la rédaction de cet ouvrage : Laurent Boiteau, François Henn, Bernard Joly, Jean-Pierre Llored, François Pépin, Luc Peterschmitt et Joachim Schummer.

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