Les leurres de Syviera
Legimi
Nous sommes tous en quête de quelque chose... S’il fallait résumer cet ouvrage en un mot ce serait : quête ; la quête de la vie, la quête de la mort, ou la quête d’une seconde chance de la part de l’une ou l’autre, la quête d’amour ou d’amitié, la quête d’identité, la quête du bonheur perdu ou du bonheur tant espéré, la quête du pardon ou de la réconciliation, la quête de liberté, liberté d’être, d’aimer, de vivre, la quête de paix intérieure. Voilà ce à quoi aspire tour à tour chacun des personnages des divers univers de cet ouvrage. Il est au carrefour des réalités tels amour, mort, courage, espérance, tragédie, amitié, souffrance, cruauté, vengeance, tolérance, pardon qui s’y côtoient, se frottent, se mêlent avec une juste et sensationnelle finesse, pour dépeindre les belles et tristes couleurs de la vie. Bref, ce recueil de nouvelles est comme la vulgaire et éternelle peinture du visage polyvalent de la vie ; c’est comme la fameuse Joconde exposée dans un Louvre appelé « la vie », et dont nul regard passant n’échappe à la moindre farce ou facette de ses irrésistibles charmes. Suivez, au fil de ces nouvelles, les quêtes propres à chacun des personnages, qui ensemble forment un tableau complet de la vie dans ce qu'elle a de plus universel et attrayant. EXTRAIT — Moi aussi j’ai besoin de toi, mon amour, lui répond la marquise toute en pleurs ! J’ai plus besoin de toi que ce pervers que tu prétends ne point vouloir décevoir pour celle que tu prétends aimer. Je crois que je commence par croire que cette union que nous avions conclue dans le plus grand secret est la pire erreur que je n’ai jamais commise dans ma vie. Car je commence de plus en plus à douter de la sincérité de ton amour pour moi, Jules. Le marquis perd sa langue. Il est persuadé au fond de son cœur que son épouse a raison de se plaindre. Il se relève baisse la tête et esquisse quelques pas vers le balcon. Il a compris que son épouse n’a pas du tout tort de se mettre dans un tel état et de lui dire qu’il n’a plus toute sa tête que pour les affaires du palais de Montville et les intérêts du duc. Il ne pouvait que s’en vouloir de ne pas pouvoir lui expliquer qu’il n’a vraiment pas le choix. Il semblait s’en vouloir de décevoir leur amour au profit d’un devoir. Il s’en voulait tant et n’arrêtait de maudire le duc tout bas. Syviera reste silencieuse, les yeux inondés de larmes. Le marquis, lui, demeure comme pétrifié un instant avant de retrouver sa langue, et de tenter à nouveau de calmer et de rassurer sa belle épouse. Il la serre fort dans ses bras, couvrant sa tête d’émouvants baisers. Madame de Fontvieille fragilisée par l’émotion se sent à nouveau rassurée. Elle lève ses yeux candides vers les yeux persuasifs du marquis, puis lui sourit avec tendresse. Puis, d’un regard suffisant, elle lui dit : « C’est bien, j’ai compris Jules, tu peux y aller. Excuse-moi pour tout ce que je viens de dire, et promets-moi que tu reviendras ce soir pour le dîner. Promets-le-moi. À PROPOS DE L'AUTEUR Yarmonth Misamesso Drissou est théologien et écrivain-poète né à Lomé au Togo où il a fait ses formations primaire, secondaire et des études de droit qu’il a dû abandonner en deuxième année. Devenu professeur d’Anglais par accident et par passion pour l’enseignement de langue de Shakespeare, il a exercé ce métier de 2009 à 2013 avant de reprendre les bancs pour un Bachelor en Théologie en Suisse. Écrivain et poète précoce, il est tombé amoureux de la littérature dès le collège où il a commencé à écrire ses toutes premières lignes. Il est à ce jour auteur du recueil de poèmes Eurêka et du classique Le procès de Tromal.
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