Le Vin du père
Legimi
Stupeur et consternation dans les vignes... Une rumeur ? D’abord on n’y a pas cru, sur les vieilles terres de Fanabregas couvertes de vignes à perte de vue. Et puis il a fallu se rendre à l’évidence : l’État venait de prendre la décision d’aménager la côte du soleil, de la couler dans le béton, d’en faire une cité balnéaire vouée au dieu du tourisme. La route passerait par là, déchirerait l’âpre et beau terroir du Maillarguais. Alors, cela en serait fini à tout jamais du vin du père... Jean-Pierre Védrines raconte en un roman bouleversant l’ultime résistance de ceux de Maillargues, la révolte ressassée de mas en mas, la lutte obstinée, bien que perdue d’avance, d’Augustin, le père, et le désarroi de Pierre, le fils, qui redoutent de voir disparaître sous leurs yeux les promesses d’une vie et les paysages d’une enfance heureuse. Partagé entre deux mondes, celui du travail de la terre et celui des migrations estivales, entre son amour pour Sara et son attirance pour la mystérieuse Oriane, Pierre parviendra-t-il à se reconstruire et à puiser dans le vin du père assez de force pour repousser la lie des jours ? La lutte obstinée et captivante d'une famille de viticulteurs pour sauver le patrimoine paternel. EXTRAIT L’automne était revenu. Pierre Enjolras jeta un regard furtif au cheval attelé à la charrette qui supportait le tombereau dans l’allée de la vigne. Son père lui avait demandé de chasser les mouches et les taons afin que ceux-ci ne piquent pas le cheval, mais la bête était calme. Cette année-là, pour les vendanges, un mistral bien aiguisé lissait le ciel d’automne. La limpidité de l’air, une seconde, troubla le regard du jeune garçon. Il cligna des yeux, repoussa d’une main précautionneuse le sarment d’une souche où pendaient de belles grappes de raisin noir que les abeilles butinaient. Pierre n’était guère plus grand que la plus haute souche de la vigne. À PROPOS DE L'AUTEUR Jean-Pierre Védrines est originaire du sud de la France. Il rédige ses premiers poèmes à l’âge de douze ans. Sa poésie est remarquée très tôt par Guy Chambelland qui le publie dans sa revue Le Pont de l’Epée, puis en volumes : L’Écuelle rouge; Enfer Éden; Un mort à tenir debout. Dès lors, les recueils se succèdent et les prix se suivent : Prix Froissart (1971), Grand Prix de poésie des Écrivains Méditerranéens (1993), Prix Gaston Baissette (1998), Prix Roger du Teil (2007), Prix des Beffrois (2007), Prix de poésie de la ville de Dijon (2013). En 2004, il commence à publier des romans. S’il emprunte les traits de ses personnages à son milieu familial, son imagination, elle, se nourrit des liens profonds qu’il entretient avec le Sud méditerranéen. Elle est sans cesse influencée par les éléments de la nature -le vent -, mais aussi l’eau étrange des étangs et les longues étendues de sable des rivages du golfe qu’il parcourait enfant alors que sa famille campait dans les dunes. « Je reste en vie, a-t-il écrit dans une note sur ses romans restée inédite, grâce à mes « histoires ». C’est pour moi une nourriture essentielle. » Aujourd’hui, il est Président de l’association littéraire La main millénaire et dirige la revue du même nom qu’il a fondée en 2011. Il vit à Lunel, à côté de Montpellier.
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