Le culte des grottes au Maroc

Le culte des grottes au Maroc

Legimi

Examen d'avatars de cultes marocains des grottes. Etude anthropologique du culte qui se célébrait au Maroc devant les grottes véritables ou supposées. L'auteur s'est attaché à en examiner les avatars, selon les régions, depuis l'occupation romaine jusqu'au début du XXe siècle. Outil indispensable pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire anthropologique du Maroc. Grâce à l'ouvrage d'un historien de renommée, découvrez le culte qui se célèbrait au Maroc devant les grottes véritables ou supposées. EXTRAIT On voit donc que bien des faits de nécromancie s’expliquent en réalité par la puissance supérieure du personnage consulté, saint ou génie, qu’il garde mort comme il l’avait vivant ; et le rôle des démons peut y être considérable, encore que l’Islam favorise plutôt le saint. Mais si nous nous en tenons aux grottes, une constatation très suggestive s’impose : l’Islam lui-même a dû reconnaître que le culte, avec rite d’incubation, qui s’attache à certaines d’entre elles, est rendu aux seuls génies. C’est le cas, par exemple, de la grotte de Sidi Chemharouj, dans le Goundafi, dont nous parlerons plus en détail au chapitre suivant. Le fait que Chemharouj est reconnu comme roi des génies par l’orthodoxie musulmane ne doit pas faire illusion : l’Islam n’a pas osé imposer un saint de son cru, il s’en est tenu au génie et c’est celui-ci qui rend les oracles. A moins donc de supposer que dans les croyances berbères préislamiques, les cavernes des défunts s’identifiaient aux jnoun ou en devenaient une catégorie, ce qui serait, dans l’état actuel de nos connaissances, une hypothèse tout au moins risquée, il faut bien reconnaître que, dans les grottes, ce sont les petites divinités chtoniennes, les génies, qui rendent aussi les oracles par incubation. À PROPOS DE L'AUTEUR Henri Basset est historien du début du XXe siècle, spécialiste de l'Afrique du Nord et de la culture berbère. Né en 1892, il passe sa jeunesse à Alger, dont il fréquente la faculté de Lettres en 1909 et 1910. Il y obtient une licence en langues et en littérature classique et entre en 1912 à l'Ecole normale supérieure. En 1916, Lyautey lui propose un poste à l'Ecole supérieure de langue arabe et de dialectes berbères, au Maroc. Après avoir écrit deux thèses Essai sur la littérature des Berbères et Le culte des grottes au Maroc, il est reçu en 1920 docteur es Lettres à la faculté de Lettres d'Alger dont son père, René Basset, avait été le doyen. La même année, il devient directeur adjoint de l'Institut des hautes études marocaines. Henri Basset meurt le 12 avril 1926 à Rabat.

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