La vie en ville
Legimi
Un premier roman dans lequel Damien Desamory nous fait découvrir Bruxelles sous un angle étrange, insolite et non dénué d'humourAu creux du vide et de la solitude, une spirale naît, se lève au fond de la ville et annonce le typhon prochain. Cela commence par un rien, là-bas par un os, ici par un viel ami qui gratte à la porte de l'hôtel où travaille de nuit, Antal, le personnage principal du roman. C'est un roman léger et vif qui esquisse avec tendresse le portrait d'une génération marquée par l'ennui, avide de trouver sa place dans la société, quitte à perdre le contrôle pour renouer avec sa liberté et son instinct. Ce conte urbain se distingue par le ton enlevé et l'humour de son auteur !CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE"Un premier roman est toujours un pari. En ce qui concerne Damien Desamory, il est réussi et de belle manière. Le nouveau romancier a trouvé ici le ton, la distance, l’ironie, l’empathie pour faire de cette "vie en ville" un roman aussi attachant que le personnage principal, Antal, victime de son destin malgré une vie banale de gardien de nuit d’un hôtel." - Edmond Morrel, Espace livres, décembre 2014EXTRAIT Il était deux ou trois heures du matin, c’était un samedi, ou plutôt un dimanche – techniquement.J’étais assis derrière mon comptoir à l’hôtel ; je portais ma cravate autour du cou et mon ennui chronique sur le pli de la lèvre. Les nuits du samedi avaient beau être plus mouvementées que les autres, il était presque trois heures et je n’avais rien d’autre à faire que regarder les quatre clés retournées dans leur petit compartiment.Je n’avais pas pour habitude d’être aussi désespérément désœuvré au travail.L’hôtel avait ouvert ses portes une grosse quinzaine d’années plus tôt, du temps où internet n’avait pas encore été rendu accessible aux plus simples d’entre nous. Et, bien qu’il fût manager, mon manager était simple.Sa mère et ses tantes, à la mort de leur père, avaient hérité chacune d’un hôtel à Bruxelles. Je ne sais pas ce que les tantes firent de leur héritage, mais Mme Tobor, quant à elle, en avait fait un hôtel familial – c’est-à-dire qu’elle en était la propriétaire, s’occupait d’engager et de martyriser l’équipe de femmes de chambre qu’elle appelait « ses filles », tandis qu’elle avait nommé manager son avorton de fils, Alexandre. Bien né, Alexandre faisait un manager lent à la détente et scrupuleux jusqu’à l’obscène. Il n’était pas à proprement parler attardé, son quotient intellectuel devait se situer confortablement dans le bas de la moyenne nationale. Toutefois, en tant que manager, foyer de tous les vecteurs de l’établissement, maître organisateur et seul recours en cas de problème, il ne faisait illusion qu’un trop bref instant.
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