La dame qui fuit Saint-Tropez
Legimi
Thriller sous le soleil de la Côte d'Azur 1925, sur la Côte d'Azur. Tout sourit à Colette, dont la notoriété ne cesse de grandir. Attirée par le Midi, elle achète à Saint-Tropez une maison très simple, qu’elle baptise la Treille Muscate. Quelques décennies plus tard, un important homme d’affaires parisien y est assassiné dans des conditions obscures. Delphine Naboulet, admiratrice de Colette et passionnée par son œuvre, part sur les traces de son auteur favori et se retrouve au centre du drame. Sur fond d’immobilier douteux, la nouvelle enquête du Capitaine Ange Mattéi prend une saveur particulière, à l’accent du Midi et aux odeurs d’olive. Un roman policier haletant sur les traces de Colette ! À PROPOS DE L'AUTEUR Martine Cadière vit entre Waterloo et le Périgord Noir. Auteure et conférencière, elle est membre de l’Association des Écrivains belges et de l’Association des Conférenciers de langue française. Elle écrit essentiellement des romans policiers contemporains dont le sujet est toujours une femme mythique, qui a des combats à mener et des idées à défendre. C’est Ange Mattéi, un gendarme Corse, malin, extraordinairement courtois et très épris de sa femme, qui dirige les enquêtes. EXTRAIT Tout a commencé le jour où Maxence Pelissier a exigé d’occuper la Treille Muscate au mois de juillet. Madame Chotard, la responsable commerciale de l’agence, m’avait prévenue. L’été, les nantis qui louent une villa dans le golfe de Saint-Tropez sont toujours arrogants et mauvais payeurs. Toujours. Et s’ils ont l’air normaux ou affables, il faut se méfier, redoubler d’attention et tout vérifier. Et je sais que le jour du départ, avant de leur remettre la caution, il conviendra de prendre son temps et d’éplucher tous les postes un par un. Mais pour l’heure, les locataires viennent à peine d’arriver. Et depuis que j’attends debout sur la terrasse, alors qu’il est plus de midi et qu’il fait une chaleur d’Afrique, je me dis que Madame Chotard a diablement raison. J’ai soif mais plutôt mourir que de mendier un verre d’eau à ces gens, un couple de Parisiens chics aux narines pincées, sans enfants. Ils vont et viennent, ouvrent le frigidaire, inspectent les chambres, le jardin, la piscine. Ils n’en finissent pas de sortir les valises des voitures et de fureter partout et, moi, je suis bien obligée d’attendre le chèque de garantie et de relever les compteurs. À plusieurs reprises, je me suis retrouvée sur leur chemin, mais ils ne m’accordent pas un regard. Je suis idiote de ne pas m’asseoir, mais, debout, il me semble que je contrôle mieux la situation. Puisque je suis condamnée à cuire et à patienter, et que personne ne m’adresse la parole, je reste donc en conversation silencieuse avec les buis et les lézards. Mais je garde les épaules dégagées, la tête haute et l’attitude professionnelle. Pas question de me laisser aller.
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