La citoyenneté confisquée
Legimi
L’affirmation ici développée et argumentée sous l’angle strictement philosophique s’énonce simplement : La crise du système représentatif était inévitable parce que la représentation politique trahit l’essence même du politique. La citoyenneté n’ayant de sens que par la participation directe et personnelle de chaque citoyen aux décisions collectives, le politique ne saurait être autre chose que l’espace de la discussion entre les citoyens à la recherche d’un accord sur toute question que la société pose à l’État. Dans tous les pays où elle a pris naissance dans le sillage des révolutions du 18e siècle, la démocratie représentative a fini d’apporter ce qu’elle pouvait produire de meilleur : l’émergence d’une conscience citoyenne demandant aujourd’hui à s’émanciper des tutelles politiques afin que soit confiée aux citoyens la responsabilité du monde. Le 21e siècle sera celui de la citoyenneté délibérative ou il ne sera pas. Idée simple, donc, mais non simpliste. Elle ne peut être fondée et justifiée que par une pensée du politique appelée à réinvestir la querelle des Anciens et des Modernes pour explorer les capabilités citoyennes à la lumière d’une théorie de l’existence et d’une métaphysique de l’homme. C’est ce que tente l’auteur de cet ouvrage, sur deux parties : 1 / Une partie « critique », dont l’objet est d’abord de récapituler les raisons de l’insuffisance puis de la faillite du système représentatif. Suit le travail de « refondation du politique » proprement dit, qui convoque moins l’expérience grecque ancienne que les idéalités tirées de cette expérience par les poètes et intellectuels grecs, puis synthétisées dans la pensée d’Aristote. 2 / Une partie « prospective » dont l’objet est d’envisager, à la manière d’une utopie philosophique, les dimensions théoriques d’une reconquête nécessaire de la citoyenneté d’exercice. Sous le néologisme « politécratie » – préféré à « démocratie directe » – est alors élaboré le concept de régime des citoyens délibérants. Puis sont étudiées autant les raisons et modalités du confinement moderne des citoyens dans la société civile que les conditions d’une réhabilitation possible de la citoyenneté politique. [Voir la table des matières section par section en fin de volume]À PROPOS DE L'AUTEUR Michel Dias est Professeur agrégé de philosophie. Il a consacré toute sa carrière professionnelle à l’enseignement de cette discipline dans deux lycées ruraux. Il a publié un commentaire explicatif de La crise de la culture de Hannah Arendt et a collaboré à diverses revues spécialisées. A travers ses articles, mais aussi à la faveur de sa participation étroite au lancement de l’Université Populaire de Guéret sous l’égide du Cercle Condorcet de la Creuse, il a commencé d’explorer, dés 2005, les idées maîtresses du présent ouvrage. En partant des bases théoriques développées dans La citoyenneté confisquée, il voudrait maintenant travailler à transmettre aux nouvelles générations l’utopie philosophique du « régime des citoyens », comme une alternative au dépérissement des démocraties représentatives.
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