Il n'y a pas de beau jour pour mourir
Legimi
Tandis que Max accepte de rendre service à un vieil ami, un groupe d'immigrées venues du Congo découvre le froid et la misère... Quelque part en Espagne, deux amis de trente ans se retrouvent, dans la nostalgie des années passées. Par fidélité, Max acceptera de rendre un service à son ami Martin, récupérer un colis qui arrivera par bateau et le remonter jusqu’à Limoges. Mais le voyage sera rude. Venues du Congo, Fatimatou et ses congénères, après avoir traversé l’enfer du désert, s’apprêtent à connaître celui du froid et de l’hiver. La déshumanisation et la prostitution. Et tout autour, il y a les autres : « le parrain » désabusé, amateur de poésie et que l’on pousse vers la sortie, les nervis, les petits trafiquants, les obscurs qui en «croquent», Suzanne, reconvertie en tueuse à gages. Et tous ceux de l’ombre qui avancent, visage masqué. Qui manipule qui dans ce jeu de massacre ? Qui veut prendre la main sur le business ? Roman choral, ce «bal des pourris» est une ode aux malfaisants. Thriller atypique et déstabilisant, Il n'y a pas de beau jour pour mourir nous emmène voir de l'autre côté du mur, du côté des malfaisants. EXTRAIT Ils ont entendu le bruit des pneus s’arrêtant dans la flaque d’eau. Malgré les rafales de pluie qui s’abattaient sur la tôle du toit de l’entrepôt. Les phares ont balayé la façade. On a coupé le moteur. Il ne restait que le crépitement de la pluie. Les lumières se sont éteintes. Les portières ont claqué. Deux. Seule la lueur des lampadaires passait sous les vantaux de la porte. Comme une lame d’ambre s’avançant sur les dalles de béton du sol. Les talons ont claqué dans le silence. Une seule paire portait des ferrures. Ils ont entendu quand les pas se sont arrêtés devant la porte. Puis le poing frappé contre la tôle a résonné dans la profondeur de l’entrepôt. Trois coups brefs. Suivis de deux plus espacés. C’était le signal. Les doigts crispés sur les queues de détente des armes se sont relâchés bien que la tension soit restée palpable et la sueur poisseuse sur les crosses des fusils. Le plus vieux s’est avancé tandis que les deux autres ont reculé dans l’obscurité du fond. Il a actionné la gâche et tout en grinçant sur les gonds rouillés, la porte s’est ouverte. Une bourrasque chargée de vent et de pluie s’est aussitôt engouffrée dans l’espace. Dans le contre-jour, deux silhouettes engoncées dans des vêtements amples se découpaient. Ils portaient des chapeaux et des lunettes noires. L’un deux tenait une mallette au bout de son bras. Ils sont restés un instant sur le seuil à scruter l’intérieur avant de le franchir quand le vieux s’est effacé. Il a refermé derrière eux et actionné l’interrupteur. Une ampoule à nu sous un abat-jour métallique a répandu une lumière fanée ne permettant pas d’éclairer l’immensité du hangar. Ils se sont dévisagés brièvement. Ils n’avaient pas besoin de s’observer attentivement pour savoir qu’ils avaient peu de chance de se recroiser un jour. — La marchandise est là. Il désignait d’un mouvement de la tête l’IVECO frigorifique juste devant. L’homme possédait un fort accent guttural et, sous son bonnet de laine descendant bas sur le front, ses yeux ne quittaient pas les mains des deux hommes. À PROPOS DE L'AUTEUR Marié, deux enfants, Michel de Caurel passe son enfance dans la ferme familiale à Caurel (devenu son nom d’écrivain), près de Reims, où il est né. Après une formation d’éducateur spécialisé il travaille successivement à Épernay puis à Périgueux avant d’entamer un périple de vingt-deux ans en Outre-Mer. De Saint-Martin à la Nouvelle Calédonie en passant par la Réunion, il s’enrichit d’autres cultures, d’autres civilisations. Amateur d’histoire, de vieilles pierres, de bon vin et de bonne cuisine, il continue de voyager plusieurs mois par an sans oublier de revenir régulièrement en Périgord où il s’est installé.
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