Femmes des anti-Lumières, femmes apologistes

Femmes des anti-Lumières, femmes apologistes

Legimi

Découvrez une nouvelle étude sur le XVIIIe siècle, qui s'intéresse à la place des femmes dans les échanges polémiques censés garantir leur foi et faire taire les propos des philosophes des Lumières. Quelle place les femmes, réputées « querelleuses » selon Richelet, ont-elles occupée dans les échanges polémiques censés garantir leur foi et mettre une sourdine aux propos de « la philosophie » des Lumières ? Quel rôle exact ont-elles joué dans le déferlement des affrontements qui ont accompagné la structuration du champ intellectuel et dans l’appropriation positive de disciplines traditionnellement réservées à l’Église et à ses pasteurs ? Voici quelques questions soulevées par ce livre. Cette étude historique de la littérature et de la philosophie des Lumières s'interroge sur la place des femmes, réputées « querelleuses » selon Richelet, dans ce débat. EXTRAIT Lorsqu’elle s’est enfin emparée de la catégorie des « anti-Lumières », l’histoire littéraire a largement contribué encore à exacerber et à homogénéiser les oppositions entre les tenants des Lumières et leurs adversaires, empêchant par-là de restituer toute la complexité de phénomènes culturels, retors à la rigidité de cadres réducteurs. Cette radicalité a rétréci, sous prétexte de le comprendre, l’« esprit » d’un siècle où triomphaient, presque « naturellement », la diversité et la mouvance et où bon nombre d’acteurs sociaux ont témoigné de positions tantôt franches, tantôt mitigées, mais le plus souvent métissées. L’exemple de Jean Henri Samuel Formey, évoqué ici dans l’attribution inédite de La Laïs philosophe, incarne sans doute l’exemple le plus à même de « ruiner l’idée d’une opposition tranchée et simpliste entre ‘Lumières’ et ‘anti-Lumières’ ». Le portrait contrasté de Juliane de Krüdener conforte la relativité des étiquettes. Les multiples appropriations de l’archevêque de Cambrai par les Philosophes et les antiphilosophes témoignent de la même incongruité qu’il y a à dresser une démarcation étanche entre les deux « camps ». Teresa Margarida da Silva e Orta offre, dans ce recueil, une illustration supplémentaire de ces réinterprétations des figures spirituelles et philosophiques du siècle précédent, mêlant intentions progressistes et conservatrices. Elle invite aussi à mieux sonder leur instrumentalisation dans un contexte extra-européen.

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