Djihâd - Chiche-Kebab - Connexion
Legimi
Timothée, héros malgré lui de ce thriller, est orphelin d’un père corse abattu dans un règlement de comptes six mois avant sa naissance. L’inconscience d’un oncle prénommé Augustin fiché au grand banditisme, auteur du casse de la Brink’s à Marseille, lui vaut une lourde condamnation. C’était, cruelle coïncidence, le jour anniversaire de ses trente ans. Aux Baumettes, sa rocambolesque généalogie n’a cessé de l’encenser auprès des codétenus. Lors d’une visite, le notaire de la famille est venu plastronner contre les grilles noirâtres du parloir :Vous êtes testamentaire ; c’est une tontine !Puis, d’une voix grave, un tantinet confidentielle : Il s’agit d’une sorte de viager. Vos grands-parents, oncle et tante récemment assassinés, avaient mis un capital en commun. Cet acte notarié légalise la réversibilité de tous leurs biens, à la mort de chaque participant, sur la tête des survivants ! L’avenir, déjà plombé d’incertitudes, s’est embrouillé tout de go. Bientôt la rumeur laissera planer un doute. Existe- t-il d’autres spoliés de la tontine ? Qui sont-ils ? Serait-ce Brahimself grand caïd des quartiers nord, opposé aux gangs corses, animateur en sourdine d’un Djihâd Chiche Kebab Connexion ? Le soi-disant scoop avec cette maudite phrase : (…) à la mort de chaque participant, sur la tête des survivants… promet des lendemains mortifères. L’homme de loi aurait voulu le désigner comme cible qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Du coup sa joie de libérable s’éteint d’heure en heure, de minute en minute, de seconde en seconde. Timothée a subitement conscience des entourloupes que sa levée d’écrou implique. Chez les truands, statistiques à l’appui, la survivance après l’âge de 30 ans n’est qu’une hypothèse aléatoire. Dans ce roman j’ai voulu faire du lecteur un témoin privilégié d’affrontements, à la vie à la mort, entre trois communautés. Corses, Maghrébins et Arméniens se défient dans l’espace confiné du trafic de stupéfiants. Les héros de ce drame, fichés « au grand banditisme », n’ont pas conscience d’être des marionnettes programmées par un lourd passé généalogique. Ce Djihâd, subi par mes héros, n’a rien de commun avec celui dont on nous rebat les oreilles. C’est un Djihâd particulièrement taiseux, rampant, typé boa constrictor. Il vient jusque dans vos bras pour asphyxier nos enfants dans une étreinte sans fin. Notre jeunesse est décérébrée par l’immixtion lente des poisons que les fous de Dieu diffusent au prix fort. Nous avons affaire à des assassins, pas à des vendeurs à la sauvette de marchandises contrefaites. Des dizaines de milliers de morts, directes ou indirectes, leurs sont imputables. Pourquoi ne les condamne-t-on pas comme des empoisonneurs volontaires ? Des peines de perpétuité, ou de 30 ans d’emprisonnement incompressibles, seraient autrement plus dissuasives. Ceci étant avancé, il n’y a pas que les djihadistes, le grand banditisme corse s’est également introduit dans tous les rouages de la société insulaire. L’industrie touristique, le bâtiment et le commerce, les vignobles, les sociétés de gardiennage, sont pollués par de l’argent sale. Le monde politique dans son ensemble, et plus particulièrement les autonomistes, pourrait y perdre leur âme. S’il ne s’oppose pas à l’ignominie d’une soumission à la voyoucratie le mouvement nationaliste, né en septembre 1976 dans les caves viticoles des rapatriés d’Aléria, agonisera dans les vignobles de Linguizzetta appartenant à la famille Casabianca depuis plusieurs générations.À PROPOS DE L'AUTEUR Né de père et de mère corses, j’ai eu la chance d’étudier la médecine à la faculté de Marseille. Après trois décennies d’activité, comme médecin omnipraticien dans les collines de Pagnol, je me consacre à l’écriture en dehors de mes obligations familiales.
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