Coup de barre à Étel
Legimi
Comment Marie Lafitte a-t-elle pu se fourrer dans un guêpier pareil ? Moi, capitaine Alban, de la Brigade Criminelle de Vannes, je ne comprends pas aujourd’hui comment Marie Lafitte a pu se fourrer dans un guêpier pareil. Avril s’annonçait bien pour elle. Des amis lui avaient prêté une maison pas loin d’Étel pour ses vacances. Son mari, notre commissaire divisionnaire Cazaubon, avait promis de la rejoindre là-bas. Le soleil brillait sur la rivière du Sach, les jonquilles se poussaient du col, les voisins étaient charmants… Le directeur de son Institut lui avait bien demandé de faire quelques cours dans une école d’Étel. Mais rien de tuant à vrai dire… Et puis il y a eu l’enlèvement de Lola et la disparition de Joëlle, la nièce de ses amis. Marie est repartie sur le sentier de la guerre. De Belz à Plouhinec, du Moulin de Bignac à Étel, Marie qui espérait tant jouer les touristes, est devenue, petit à petit, la cible d’une association de criminels bien organisés. En s'intéressant d'un peu trop près à la disparition de Lola et à l'enlèvement de Joëlle, Marie est devenue la cible d'une association de criminels bien organisés ! Plongez dans le 7e tome des enquêtes de Marie Lafitte au cœur de la Bretagne : de Belz à Plouhinec, du Moulin de Bignac à Étel. EXTRAIT La terre était molle et mouillée. Marie conduisait à tours de roues. Les bêtes l’accompagnèrent interminablement. Et puis brusquement, au milieu de l’allée qui menait à la route, elles disparurent en direction de la maison, peut-être rappelées par le sifflet du gourou. Marie n’était pas encore arrivée à la route quand un phare venant en face l’aveugla. L’allée était étroite, la pluie tombait à seaux. Elle stoppa dans une ornière, se demandant si elle pourrait repartir. L’autre voiture s’était arrêtée aussi, en plein milieu de l’allée. Un des phares était éteint. Un homme sortit, s’approcha de la voiture de Marie, braqua une lampe dans ses yeux, lui fit signe de baisser la vitre du conducteur. Elle la baissa de quelques centimètres. — Mais c’est madame Lafitte ! dit-il. Elle reconnut la voix de Titouan Calvez, le professeur d’informatique. Il était penché très près. Dans l’obscurité, elle s’imagina que ses yeux avaient une lueur bizarre. Ça ne la rassura pas. — Bonsoir, Monsieur Calvez ! dit-elle bravement. — Monsieur Calvez ! Allons !… Titouan, pour vous, Marie ! Elle resta muette. Il reprit : — Que faites-vous ici ? — J’étais venue pour la cueillette des… pommes de terre. — À cette heure-ci ? Allons donc ! Et les pommes de terre, ce n’est pas encore la saison ! N’importe lequel de vos élèves saurait ça ! — Il est tard, je dois partir ! dit Marie fermement. Alors, si vous voulez bien ranger votre voiture sur le côté… — Pas si vite ! Qu’est-ce que vous êtes allée raconter aux Lecanuet ? — Je ne sais pas de quoi vous parlez. — Les Lecanuet sont venus se plaindre au directeur de l’école qu’on avait enlevé un de leurs lapins et que vous l’aviez retrouvé dans la cour de l’usine ! — Ils ont dit vrai ! Et je crois que c’est vous qui avez enlevé leur lapin, sale brute ! dit-elle, saisie d’une brusque illumination. Sans laisser à Titouan le temps de réagir, elle démarra brusquement, obliquant vers le champ de salades. À PROPOS DE L'AUTEUR Après une carrière d'ingénieur de recherche au CNRS à Paris, Chaix d'Est-Ange se consacre aujourd'hui à l'écriture de romans policiers. Le Pays de Vannes est, depuis de nombreuses années, son lieu favori de détente, l'hiver. C'est aussi le cadre choisi pour ce roman. Elle est décédée en 2011.
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