Contes empruntés à La Fontaine

Contes empruntés à La Fontaine

Legimi

Un recueil de contes inspirés de La Fontaine Les contes de La Fontaine sont la face cachée de son œuvre. Du poète et moraliste, on connaît les fables. Nombre de leurs vers sont devenus des proverbes comme « Petit poisson deviendra grand » (Le Petit Poisson et le Pêcheur) ou « Aide-toi, le Ciel t’aidera » (Le Chartier embourbé) ! Avec les contes, point de transposition animale, les acteurs sont des êtres humains, leurs travers incontestablement les nôtres : cupidité, vol, tromperie, adultère, concupiscence, péché, tout y est ! et « pire encore », sous le couvert des rimes, le poète ose la licence, raille avec férocité l’hypocrisie des membres du clergé, et fait ainsi réfléchir et rire son public. Enfer et damnation ! C’est à peu près le sort réservé à ces contes, mis à l’index puis oubliés. Découvrez, au travers de ce recueil, l'influence de La Fontaine dans des contes mettant en scène la nature humaine et ses travers : vols, tromperies, cupidité. Une critique sociale qui résonne encore aujourd'hui ! EXTRAIT DE L'ermite Frère Luce un jeune ermite passait pour saint et en avait l’apparence. Revêtu d’une houppelande, ample robe grise munie d’un capuchon et de surcroît ceinte d’une corde, il allait et venait pieds nus dans des sandales, et l’on voyait suspendus à sa grossière ceinture, d’un côté un long chapelet, et de l’autre une écuelle destinée à recevoir des offrandes. Ainsi donc se présentait Frère Luce, et pour gîte il disposait d’une cabane en un bois situé non loin d’un gros bourg où chacun le connaissait, puisqu’il y quémandait pour satisfaire à ses besoins. Respecté de tous, y compris du curé de la paroisse, il vivait dans une aisance relative, grâce à la générosité des habitants. Cependant, ainsi qu’on le verra, son accoutrement et son air humble, cachaient en vérité le plus dangereux paillard qui puisse exister. À l’extrémité du bourg qu’il fréquentait, était une chaumière isolée, laquelle abritait Françoise, une veuve, et Janette sa fille. Celle-ci, âgée de dix-huit ans, était remarquablement jolie quoique non coquette, et à cela il faut ajouter qu’elle tenait de sa mère une extrême naïveté. Toutes deux en effet, ne faisaient que peu de différence entre ce qui était banal et ce qui ressortait de l’extra ordinaire. Frère Luce au cours de ses pérégrinations, avait remarqué Janette, et l’ayant guignée de dessous sa capuche, son regard se fit concupiscent, l’amenant à se dire : « Frère Luce, voilà si tu sais t’y prendre de quoi t’offrir d’agréables moments. » Chérif Arbouz connaît bien ces contes, et s’interroge sur la meilleure manière de les faire découvrir à un public contemporain. Avec un infini respect, et beaucoup de talent, il entreprend de les réinterpréter : il passe des vers à la prose, en conserve l’essentiel, élimine ce qu’ils ont de circonstanciel. Ce pari audacieux, il le gagne ! Il trouve les mots et le style qui rajeunissent ces textes tout en conservant l’humour, la liberté de ton mais aussi la morale si bien que l’équilibre entre le message et la forme est agréablement préservé. Enfin, l’auteur a souhaité ajouter à la fin du recueil trois des contes dans leur forme originale.

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