Basses mers
Legimi
Ici, le regard du côtier – que dis-je ? – l’âme du bordier déverse sur l’univers salin ses émotions complexes faites d’un amour viscéral et d’une haine antique pour un pays de cap en veille sur l’Univers avec à la fois son cœur aux aguets du monde et son morfond granitique scellé dans l’insondable indémêlé. Je dirai quelque jour ma pensée douloureuse. Et mon cœur chaviré au sentir de sa peau, elle rappelle sa fierté, son odeur fauve et sa beauté brutale, elle qui d’humble se révolte, elle qui d’assoupie se rebelle. Terre de lande et de genêts hérissée de clochers vides pointillée de quais désertés de phares déshabités. Mais de vives amours sous l’arbre ou le canot le cœur donné l’âme ouverte aux brutales alliances des rocs et des courants Mais de vents qui ramènent depuis l’envers du monde s’épuiser à nos pieds et mourir sur nos sables des indices de fortunes de mer ciels ouverts sur les temps insondables bravoure inépuisée des roches métamorphiques debout les rocs debout les ombres l’infini fauve cruel et magnifique nous ramène à nos pieds quelques bois de ramasse sous des splendeurs qui s’entremêlent dans des ciels qui s’échevellent. À PROPOS DE L'AUTEUR André Guégan -Né en 1941 dans le Trégor. Études abrégées sans le moindre diplôme s’emploie à 15 ans dans l’atelier de son père menuisier. Lis, écris, dessine peint. 1963 entre dans la presse retour d’un séjour OutreMed. À partir de 1965 à Paris, fréquente un peu tout ce qui dessine, peint, sculpte, grave. Amitiés fertiles avec poètes et peintres. Refait pour son compte le chemin de la peinture. 1980, paraît dans l’anthologie des poètes de Bretagne de Le Quintrec. Participe au sauvetage de la “Cité fleurie” avec Henri Cadiou, à la “Défense des vitraux de France” suite à la restauration agressive de L’arbre de Jessé de la cathédrale de Chartres. S’oppose avec succès à l’occultation partielle des vitraux du choeur de la cathédrale de Saint-Malo (280 m2 réalisés par Le Moal), ce qui contribuera à son rapprochement avec le peintre rencontré peu avant à la prestigieuse galerie de France… 1978 réalise des “multiples”, des gouaches pliées plissées… huiles, aquarelles consacrées aux alliances chromatiques des éléments. Réalise ses premiers Amers, structures-sculptures marines en bois polychromes. Portraits et nus très libres sans modèle. Expose en marge des circuits marchands.1985, s’installe sur un bateau au port Solferino, à l’aplomb de ce qui sera le musée d’Orsay. En 2006/07 peint Littorale, ronde de 56 mètres en 112 pièces jamais montrée. Poursuit les séries dé-figurées de paysages mentaux : alliages versatiles. Nus et portraits – constantes de travail comme les arbres, le vent, la mer. 2011, écrit Sept poèmes au Damascène puis Sous le soleil des tyrans, premières pages du drame syrien qui deviendront Syria, le bal des macchabs (publié en 2014 aux éd. Nanga suivies des Encres de miséricorde et de Hurriyya, Héroïde à l’Assadin. Remet peu à peu au jour sa friche poétique dont sera extrait début 2014 un avant-goût des Abîmes célestes avec Vents d’estran. Puis Coaltars 120 pages de poèmes illustrées de 22 de ses peintures… que suivront Ponants, Basses mers… Remise sur le métier des poèmes bordiers où s’affrontent et s’allient la mer, l’amour et la mort… Accumule depuis 1980 les notes sur l’art ( Dialogue avec l’ombre). Ateliers: Senlis puis rue de La Huchette à Paris durant les seize ans de vie de bateau au pied du Musée d’Orsay où défilent amis et artistes et dans l’étrave duquel il se ménage un mur à peindre. Dans les années 2000 migre sur les flancs de Montmartre… Puis, quitté Paris peu propice aux infortunés, se retire aux Andelys ville qui lui rend hommage en 2013 dans une rétrospective de “50 ans d’art libre”. Occupe aujourd’hui un atelier au Pont Firmin sur la rive gauche de l’Odet à Quimper.
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