Achève et prends ma vie

Achève et prends ma vie

Legimi

Les apparences sont trompeuses, mais certaines traces sont indélébiles et refont un jour surface ! Les apparences sont trompeuses, mais les faits sont têtus. La mort d’un miséreux sur le parking déserté d’un centre commercial, la nuit, ça s’oublie vite. Mais toute existence humaine a un jour imprimé des traces, dans l’esprit, le cœur des autres, comme sur les formulaires administratifs ou sur les lieux du crime. Et un jour, les cadavres refont surface. Du côté de l’origine. La famille, l’amour, la mort. Pourtant, tout semblait achevé au cœur de ce Paris des beaux quartiers un peu morne... Plongez dans un thriller haletant et découvrez que toute vie laisse son empreinte, même celle d'un miséreux, retrouvé mort sur un parking déserté. EXTRAIT Lucas entendit des pas dans l’escalier. Il retourna précipitamment dans sa chambre et referma la porte. Il n’y avait pas de verrou, et il était exclu de sauter par la fenêtre : c’était trop haut. Il s’adossa contre la porte, mais il savait qu’avec un seul coup pied l’homme aurait raison de sa résistance. Le silence retomba, rythmé par les battements de son cœur et le souffle qu’il entendit soudain derrière la porte. Deux régularités qui se répondaient. L’homme, tapi, semblait guetter quelque chose. — Tu es là ? Ça va ? demanda-t-il derrière la porte. Lucas ne répondit pas. Il se demandait d’ailleurs s’il fallait dire quelque chose ou faire comme s’il n’était pas là. — Oui, m’sieur, finit-il par lâcher après un court instant. — Bon, tant mieux. Dis donc, il serait peut-être temps de descendre, tu dois avoir faim. — Oui, m’sieur, répondit à nouveau mécaniquement Lucas, comme si un autre que lui venait de parler, comme s’il était en train de se transformer en une abstraction pure. — Alors, je t’attends. Tu peux descendre quand tu le souhaites. Les pas s’éloignèrent. Lucas n’avait rien apporté avec lui, il n’avait pas à se préparer, il n’avait donc plus qu’à descendre, en toute logique. L’homme le savait, pourquoi lui laisser du temps ? En bas, une femme, vêtue d’un peignoir matelassé, épluchait des légumes, penchée sur la table de la cuisine. Elle reniflait bruyamment et jurait à intervalles réguliers. Des mèches de ses cheveux roux teintés, attachés en chignon grossier derrière la tête, tombaient sur ses yeux irrités par les oignons qu’elle était en train de peler. Des fromages s’entassaient sur le buffet dans leur papier gras, répandant une odeur rance et tenace. Sur la table, un chat exhibait son trou de balle, effleurant tout sur son passage. La compagnie des bêtes valait bien celle des hommes, se disait-elle régulièrement. Oh oui ! pour ce qu’elle en disait, certains ne méritaient même pas de vivre. Elle reposa son couteau sur la toile cirée. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE C'est un très bon premier livre, et un très bon thriller raconté par Marie-Laure Banville, qui sait parfaitement nous tenir en haleine jusqu'au bout de son récit. Bravo ! -- Bgn, Babelio L'histoire est bien ficelée, l'écriture est agréable. Un bon livre policier donc. - meeva, Babelio À PROPOS DE L'AUTEURE Marie-Laure Banville est née en 1969. Après des études en école de commerce, elle travaille dans le milieu de l’édition en tant qu’attachée commerciale. Elle obtient ensuite un DEA de littérature comparée et devient professeur agrégé de lettres modernes. Amatrice du genre policier et de ses auteurs majeurs français et américains, elle signe ici son premier roman.

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